Algérie

Emeutes d'El Ayoun : Madrid prend Rabat à la gorge



Le Congrès demande également au gouvernement espagnol de «transmettre aux autorités marocaines sa préoccupation face aux informations sur les violations des droits humains dans le territoire du Sahara occidental».
Cette résolution adoptée par tous les groupes parlementaires, y compris le PSOE de Zapatero – à  l'exception de Esquerra Republicana de Catalunya (Indépendantistes catalans), réclame du Maroc à  ce qu'il permette aux «observateurs internationaux, aux organisations humanitaires et aux journalistes la libre entrée et circulation au Sahara et que la Minurso supervise la situation des droits de l'homme». Cette motion ressemble presque mot à  mot à  celle adoptée il y a quelques jours par le Sénat (Chambre haute), mis à  part le fait qu'elle contourne l'usage du mot «référendum» contrairement au Sénat. Les députés espagnols glissent néanmoins la nécessaire «application du principe de la libre détermination au moyen de l'expression libre et authentique de la volonté du peuple sahraoui selon les principes de la Charte des Nations unies». Un référendum qui ne dit pas son nom, en somme. Même le PSOE de Zapatero Signe que cette prise de position des élus espagnols a fait mouche à  Rabat, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement marocain, Khalid Naciri, s'est carrément emporté. «Nous devons réévaluer nos relations dans tous les domaines avec le royaume d'Espagne», a-t-il déclaré dans une conférence de presse. Le makhzen est donc sérieusement froissé par les déclarations et autres positions exprimées par le royaume voisin à  propos de la tragique répression des manifestants sahraouis à  El Ayoun, à  Gdeim Izik.
La guerre médiatique fait rage entre Rabat et Madrid sur fond de bruit sur la renégociation des accords de pêche au Sahara occidental. Rabat, qui a tenté de «vendre» une version «soft» du traitement des événements d'El Ayoun par son armée, fait face à Â des médias et des ONG espagnoles qui ont rapporté crûment la vérité de ce qui s'est passé. Le parti populaire espagnol et les quotidiens El Pais et El Mundo, qui ont pris sur eux de raconter fidèlement ce qu'ils ont vu à  El Ayoun, ont été pris en chasse par la propagande marocaine. La marche de Casablanca leur a été d'ailleurs spécialement dédiée. Peine perdue, puisque le parti populaire, les ONG et les médias ont fait pression sur le gouvernement espagnol pour qu'il réclame une enquête indépendante au Maroc. Or, au royaume du «silence» on ne veut pas entendre parler de cette commission. Rabat a tôt fait de rejeter la résolution du Parlement européen appelant l'ONU à  dépêcher une mission d'enquête à  El Ayoun. Jusqu'à quand le gouvernement espagnol continuera-t-il à  tourner le dos à  sa société civile et son Parlement ' Une chose est sûre : entre Madrid et Rabat, rien ne va plus.    


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