Algérie

EMEUTES À TIARET Trente blessés et des édifices saccagés



EMEUTES À TIARET Trente blessés et des édifices saccagés
Ces émeutes ont été déclenchées dans la foulée de l'enterrement du jeune G. Hichem qui a succombé à ses blessures après s'être immolé par le feu.
Le siège de l'agence foncière, ceux de la BEA et la radio locale, ainsi que plusieurs magasins situés dans différents quartiers de la ville de Tiaret, à l'instar de la cité Bouhenni, l'ex-village Espagnol, Sonatiba et Zaâroura, ont été, en fin d'après-midi de ce mardi, juste après l'enterrement du jeune G. Hichem, les cibles sur lesquelles s'est portée la colère des centaines de manifestants. Néanmoins, le quartier de Oued Tolba, où résidait le défunt, a été le théâtre de denses affrontements qui ont opposé, encore par discontinuité, les émeutiers aux forces de sécurité jusqu'à une heure tardive de la soirée.
Des colonnes de fumée s'élevaient dans les airs et l'odeur des gaz lacrymogènes a été ressentées même au niveau des quartiers environnants. Cependant, le premier bilan s'est illustré, selon une source médicale, par une trentaine de blessés dont 26 policiers et quatre civils. L'un de ces derniers a eu des fractures au niveau des membres inférieurs suite à une chute. Néanmoins, plusieurs interpellations, dont nous n'avons pu avoir la moindre exactitude, ont été opérées par les services de sécurité. Au demeurant, il y a lieu de souligner qu'un impressionnant dispositif de sécurité a été formé, notamment devant certaines infrastructures et institutions de l'Etat, telles que la résidence du wali, le siège de la daïra, l'établissement pénitentiaire et la SNTA.
Toutefois, durant l'après-midi de la même journée, la circulation était clairsemée en ville où l'on remarquait l'absence de transport de voyageurs, ce qui indiquait sensiblement que la cité était plongée dans une atmosphère électrique. Revenons au jeune G. Hichem qui s'est immolé jeudi dernier, avant de rendre l'âme, après une vaine tentative médicale de le réanimer, celui-ci demeure une empreinte plausible de la crise sociale que vit la population de Tiaret qui est reléguée au plus bas de l'échelle des valeurs tant les passe-droits, le clientélisme et le 'béni aâmisme' font partie des leurs. D'ailleurs, l'on croit savoir que des pétitions demandant le départ de certains responsables, dont le wali, qui est visiblement ciblé, sont en train de s'organiser à travers certains quartiers et localités de la wilaya.
Dans le même sillage, voire dans le contexte des revendications sociales, à Rahouia, une localité située à une quarantaine de bornes à l'ouest de Tiaret, le même climat d'instabilité est perçu, mais dans un cadre pacifique, durant toute la journée d'hier, quand des citoyens ont carrément bloqué la RN23. Ces derniers, munis de banderoles, réclamaient un léger mieux quant aux indemnités allouées dans le cadre du dispositif du filet social. Il y a lieu de préciser à ce propos que certains bénéficiaires de cette allocation endurent ce statut de 'chômeurs de luxe' depuis plus d'une quinzaine d'années. Par ailleurs, sur un autre front, la ville de Sougueur a connu, durant la soirée d'hier, un climat aussi sensible caractérisé par le saccage d'un débit de boissons alcoolisées.
Affolés, des jeunes se sont attaqués à cet édifice réduit à néant puisque des marchandises ont été détruites, tout comme le matériel, et la bâtisse qui connaît une dégradation importante. Plusieurs parmi les auteurs de ce vandalisme ont été interpellés. Pour en revenir à la ville de Tiaret, autant préciser qu'elle a retrouvé un calme précaire, mais un ahurissant dispositif de sécurité se trouve toujours en place.
R. S


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