Algérie

Emeutes à El Hamri



Le boulevard El Cheikh Abdelkader bloqué par des centaines de «Hamraoua» A la veille des élections locales, des émeutes ont secoué El Bahia. Des cris de révolte ont été poussés, hier matin, des entrailles de «Wahran» de l’illustre quartier d’El Hamri. Les «Hamraoua» sont sortis hier, par centaines, dès les premières heures de la matinée dans la rue, pour pleurer une voisine et ses deux filles décédées à l’aube, sous les décombres. Ils se sont révoltés à cause du sort dramatique qu’a connu leur voisine mais aussi pour crier à ceux qui font la sourde oreille qu’ils ont ras-le-bol des mauvaises conditions d’habitat. Pour se faire entendre et pour être «vus», les habitants du vieux quartier El Hamri, femmes, hommes et enfants ont bloqué le boulevard El Cheikh Abdelkader, ils se sont mobilisés en premier lieu, face à «Dar El Chakouri», un lieu symbole pour les Oranais. Pour ceux qui ne savent pas où se situe Dar El Chakouri, nous portons à précision la route a été bloquée par les protestataires à proximité de la gare routière d’El Hamri. Sous des pluies torrentielles, les «Hamraoua», encerclés par un cordon sécuritaire renforcé, ont crié leur douleur; ils ont proclamé la présence du wali, ils voulaient lui montrer leurs maisons ou ce qu’il en reste, suite aux perpétuels effondrements partiels qui les ont touchés. «El Hamri est sinistré, 90% de ces haouchs menacent ruine et les services de la commune le savent très bien», ont crié les protestataires, puis ajoutant: «Nous ne sommes pas des casseurs, on demande que le premier responsable de la wilaya sorte de son bureau, n’est-il pas à ce poste pour veiller sur la sécurité du citoyen et ses droits? Le logement est un droit constitutionnel dont on nous prive». Les protestataires ont longuement attendu la venue du wali, cette attente qui aura duré toute la matinée, a fini par provoquer une montée d’adrénaline dans leur sang, et aux environs de 11h 30, ils décidèrent de marcher jusqu’au siège de la wilaya. A peine avaient-ils fait quelques pas, que les éléments de la brigade anti-émeutes de la police eut l’ordre d’intervenir pour les stopper. Les contestataires ont alors couru pour éviter la matraque des policiers et ont riposté en lançant des pierres puis se sont introduits dans les ruelles d’El Hamri, quartier connu pour être l’un des plus chauds de la ville mais qui est, en fait, un hameau abritant une grande détresse, celle de citoyens vivant dans des conditions pitoyables. Des citoyens dont la majorité vit dans des habitations en péril et qui risquent de s’écrouler à tout moment. Il s’agit là de citoyens en danger de mort et dire que la loi punit ceux qui ne portent pas assistance à des personnes en danger. Il importe de signaler que le chef de la daïra d’Oran, M.Laardja est descendu à la rue pour rencontrer les émeutiers. Il leur a expliqué qu’une commission a été installée pour étudier au cas par cas la situation des habitants d’El hamri. Bien que n’étant pas trop convaincus, les protestataires ont fini par se disperser et ont regagné leurs maisons, la mort dans l’âme.


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