Algérie

Emeline Laurens immortalise les scènes d'Algérie



De Béni Isguen "At Isgen" à Ghardaïa et vers l'oasis de Père bonheur qu'est Boussaâda, l'hôte-randonneuse sur cette terre Algérie, sait-elle qu'elle inocule de la nostalgie ou ce spleen qui envoûte l'autochtone lorsqu'elle promène l'?illeton de sa caméra au hasard d'un lieu, d'un endroit où elle brave l'inconnu et risque de succomber ainsi dans le guet-apens du beau ' Geste intentionnel ou acte niais d'une cueilleuse d'images, la globe-trotter sème à l'aide d'un clic la nostalgie d'une rue à l'autre pour que le mal du pays dont elle ne souffre pourtant pas, puisse s'infuser à l'esprit du natif du sol au jour "J" où il feuillettera l'album-photo de ses errances. Elle ' C'est l'artiste-photographe Emeline Laurens qui "photographie la rue en Algérie" mais qui est aussi fascinée où qu'elle flâne dans la ville de Jean Sénac (1926-1973) pour y versifier "La poésie citadine" : "Être à l'affût de la magnificence du lieu, les nuances, les lignes pêle-mêle" qu'Emeline Laurens octroie à l'immensité de la "Cour de récréation" qui est située au c?ur même de l'indigente cité des 200-Colonnes à Climat-de-France et qu'a immortalisée Merzak Allouache dans l'inégalable Omar Gatlato (1977). Elle y va ainsi dans sa "Coccinelle" sur l'itinéraire où l'avaient précédés ses ainés, Ernest Feydeau (1821-1873), l'auteur de Alger étude (1862) et l'artiste-peintre Eugène Samuel Auguste Fromentin (1820- 1876) qui aurait croqué sans doute "le rock the Casbah" au carrefour qui est baptisé à son talent au lieudit "r'bâa trouq" (quatre chemins) près de Djamâa Safir à la Haute-Casbah, où il puisait de l'eau pour ses palettes à la fontaine de Sidi-M'hamed Chérif. D'ailleurs, c'est en cet endroit où Emeline Laurens présume y déceler "les pelures orgueilleuses de peinture qui s'écaillent et ces perspectives qui n'en finissent plus de mourir dans l'horizon maritim" écrit-elle en préambule à l'exposition qui a été inaugurée le 2 décembre à l'Institut français d'Alger."La rue frémit d'une poésie typée à ce havre de la Méditerranée" notamment aux abords de la fontaine de Bologhine (ex-Saint-Eugène) où "la méditation et la loyauté" sont au pied de Notre-Dame d'Afrique. Du reste, c'est en ce lieu de ferveur et d'effusion communautaire que loge le bon sens du "sage". D'où "L'échappée" à la Basse-Casbah en descente de la z'niqa (venelle) de Saint-Vincent de Paul vers le palais de Dar Essouf (maison de la laine).
Expo d'un voyage imagé, le vernissage d'Emeline Laurens est aussi cet Atlas d'Alger, mais c'est aussi ce diaporama de photos où s'illustrent nos us et coutumes de la fête de l'Aïd El Adha (Aïd K'bir) et le rituel du mouton ou plutôt ce Messaoud "Condamné" qui gît à côté du rémouleur: "Pour une première, c'en est une à Alger, après l'essai d'une exposition de photos dans un café à Paris", a-t-on su d'Emeline Laurens qui a la photographie à fleur du clic, puisqu'elle est photographe au-delà de ses tâches de plénipotentiaire et à ses heures de loisirs. Autre révélation : "Oran El-Bahia et Alger El- Bahdja sont des filons de lumière mais aussi d'intarissables sources de couleurs où l'art de vivre méditerranéen est d'égale valeur d'ouverture d'esprit des gens que j'ai eu plaisir de rencontrer", a ajouté notre interlocutrice qui zoom à bout portant pour y reproduire la réalité algérienne qui est aux antipodes des clichés standards et des idées reçus.
Donc et jusqu'au 24 décembre prochain, autant y aller pour voir l'apparat d'Algérie et de ce que l'on ne remarque pas d'habitude.

Nourreddine Louhal


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