La région de Tinzaouatine, située dans la wilaya de Tamanrasset, à environ 40 km de la frontière algéro-malienne, a été le théâtre d'une violente embuscade tendue, tôt dans la matinée d'hier, à une colonne de gendarmes gardes-frontières, par les éléments d'Al Qaîda au Maghreb islamique, menés par le nommé Abou Zeïd, un émissaire de l'émir Abou Mosaâb Abdelouadoud, apprend-on de sources bien informées.
L'on saura que 11 gardes-frontières, formant une colonne qui était de passage dans la région, ont été tués lors de cette attaque, alors que deux véhicules blindés de type 4x4 ont été brûlés et un important lot d'armes et de munitions volés. Des sources affirment que l'attaque a été d'une rare violence. Les GGF, surpris dans un déluge de feu qui a vu même l'utilisation de lance-roquettes, n'ont pas eu le temps de riposter. Le groupe terroriste, dont le nombre d'éléments demeure inconnu, s'est introduit à partir de la région nord du Mali, dans laquelle il s'est retranché après avoir accompli cet attentat. Ce dernier semble être minutieusement préparé au vu de la célérité avec laquelle l'attaque a été perpétrée. L'on ignore encore s'il y a eu des blessés ou des rescapés parmi les gardes-frontières, victimes de l'attentat le plus meurtrier commis dans cette région depuis plusieurs mois. Selon des sources citées par l'AFP, deux éléments du convoi ont été fait prisonniers par les islamistes armés dont l'un a été libéré pour porter un message à l'adresse des autorités algériennes. Une importante opération de ratissage a été déclenchée dans la région par les forces de l'ANP, avec le soutien de l'aviation.Cet attentat est une autre démonstration de force du groupe d'Al Qaîda dans la région du Sahel qui renseigne sur sa capacité de nuisance qui demeure toujours vivace. Ainsi, les risques d'attentats, d'attaques suicide et d'enlèvements sont toujours présents dans la région du Sahel qui demeure une véritable poudrière, en dépit des stratégies déployées par les Etats riverains pour faire face au spectre des groupes d'Al Qaîda qui ont pris le relais du GSPC. Selon des observateurs au fait de la question, l'établissement d'une zone de repli pour les terroristes au Sahel est devenu, depuis quelques années, non seulement une menace pour les pays de l'Afrique du Nord, mais aussi pour l'Europe dont les intérêts stratégiques sont les cibles privilégiées des terroristes. Pour ces derniers, le désert sahélien abrite tous genres de trafic qui favorise l'approvisionnement en armes et en munitions. Malgré la stratégie qui commence à être développée par les Etats de la région ayant pris conscience du danger qui menace leur sécurité, l'arsenal mis en place manque toujours d'efficacité et surtout de volonté et d'un réel engagement politique de la part de tous les gouvernements concernés.
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Posté Le : 01/07/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : S. Arslan
Source : www.elwatan.com