Algérie

[email protected], un projet-test concluant


il est aujourd'hui établi que les nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) sont d'un apport significatif pour aider à la fois les apprenants et les enseignants dans leurs tâches pédagogiques.«Dans le monde d'aujourd'hui, les besoins de formation sont tels que les méthodes de formation classiques ne peuvent suffire à elles seules, le recours à de nouvelles technologies dans l'acquisition du savoir est désormais indispensable.
L'utilisation de nouvelles technologies d'information et de communication, dans le domaine de la formation continue, est venue renforcer, depuis quelques années, la formation telle qu'elle est pratiquée habituellement», notent les chercheuses de Boudaoud Khalida et Mahdjoub Zahia dans un article scientifique intitulé «Formation médicale continue à distance : impact des nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC)», publié dans la revue Sciences et Technologies de l'université de Constantine. La formation continue, qui est à la fois un droit et un devoir, peine à occuper la place qui devrait être sienne en Algérie.
Cette défaillance fait d'autant défaut que la formation continue, dite «classique», toutes disciplines confondues, a largement montré ses limites : cherté du coût, lourdeur, démotivation des apprenants avec un taux d'absentéisme important, évaluation compliquée, et source de déperdition des efforts et des moyens, sont les principales tares de ce type de formation telles qu'énumérées par les chercheuses. Mais heureusement, de l'avis de ces dernières, la FC a connu un progrès réel sur les plans réglementaire, organisationnel et financier.
«Ce dispositif s'est trouvé renforcé ces dernières années grâce à : la création de l'ANDS (Agence nationale de documentation de la santé), la formation à l'étranger dans un cadre de coopération et de jumelage avec les pays, comme la France, le lancement d'un projet récent de formation continue à distance, à partir d'un site web appelé Ticsante-Algérie, qui a pour objectif principal l'intégration des TIC dans la formation du personnel de santé», révèlent-elles. Pour ce qui est du credo de ces chercheuses, la formation continue dans le domaine de la santé, il est dit que dans la pratique, la formation médicale continue à «prouver son insuffisance».
Pour valider leur argumentaires, elles citent l'immensité du territoire, l'omission des médecins installés dans les zones géographiquement éloignées, la création d'une véritable démographie médicale «plus de 48000 médecins du secteur public selon les statistiques de 2012», la longueur des cycles de FMC en présentiel, ainsi que la défaillance de la qualité des soins offerts aux patients. Pour faire face à ces entraves, les chercheuses ont émis une problématique dans le but de mettre au point un dispositif pédagogique de formation à distance qui viendra renforcer la FMC classique.
Le choix s'est ainsi porté sur le thème du diabète sucré type 2, qui «constitue un véritable fléau social, un problème de santé publique, maladie chronique grave responsable d'une morbi-mortalité élevée», écrivent-elles, fixant un double objectif pour l'opération, à savoir : consolider les connaissances des médecins généralistes en diabétologie en leur assurant une remise à niveau et intégrer les TIC dans la formation médicale continue. Le projet initié par Boudaoud Khalida et Mahdjoub Zahia, appelé [email protected] est un «projet de formation médicale continue, offrant des cours d'actualité en diabétologie, à suivre entièrement à distance, via une plateforme, avec un regroupement en présentiel des candidats pour la présentation de la formation et l'appropriation des outils de la plate-forme».
Selon ses initiatrices, l'opération de formation est dispensée à distance à travers un cours intitulé «Actualités thérapeutiques du diabète sucré type 2», présenté sous forme de séminaire. «On y trouve le cours HTML proprement dit, médiatisé, présentant tous les aspects théoriques sur le sujet avec des ressources diversifiés et des activités globales sous forme de QCM. On y trouve également une situation problème qui relève de la pratique, à résoudre individuellement et surtout collaborativement en équipes de 3 à 4 apprenants», instruisent-elles.
Quant à l'évaluation des apprenants connectés, elle est multiple : multi-acteurs, multi-facettes et multi-variée. L'expérience menée en 2010 ?qui a fait l'objet d'un mémoire PGS- [email protected] pour le développement de l'Enseignement en Algérie, en collaboration avec le centre de télé [email protected] de l'université Badji Mokhtar de Annaba- a ciblé des médecins généralistes titulaires de diplôme de graduation en médecine depuis au moins trois ans et prenant en charge des patients diabétiques.
Les apprenants pouvaient ainsi suivre la formation à distance pendant 15 jours à n'importe quel moment via la plateforme virtuelle Univ-Rct (ex-Acola). Deux demi-journées de présentiel, au Centre national de formation des personnels pour handicapés (CNFPH), étaient nécessaires pour présenter aux apprenants le cours avec ses objectifs et son contenu et pour s'approprier les outils de la plateforme. «La formation est sous contrôle d'un tuteur, suivie de façon individuelle mais surtout en groupe de 3 à 4 apprenants.
L'apprentissage était essentiellement socio-constructif, collaboratif, coopératif, permettant à l'apprenant de s'auto-évaluer et d'émettre des réflexions métacognitives. Cela était possible grâce aux outils de collaboration et de communication offerts par la plateforme», expliquent-elles. Dans la partie discussion du projet, les rédactrices de l'article prédisent une large évolution de cette méthode de formation. «Bientôt la FMC en Algérie sera obligatoire et tout médecin se verra obligé d'assurer des crédits-heures pour continuer à pratiquer la médecine, sous contrôle de la tutelle, comme l'ordre des médecins».
S'agissant du projet de formation médicale à distance, tel que présenté par les deux chercheuses de Constantine et de Annaba, ces dernières, concluent que cette formation-teste «a présenté des points forts et des points faibles que nous avons cernés suite à une évaluation multi-acteurs, multi-facettes et multi-variée». Ainsi, les points forts répertoriés sont en rapport avec l'aspect pédagogique, le tutorat et le co-tutorat.
Quant aux points faibles notés, ils sont essentiellement d'ordre technique et organisationnel représentés essentiellement par la mauvaise maîtrise de l'outil informatique par certains apprenants, les ennuis de connexion qui ont limité l'utilisation de la plateforme. «Globalement le test a réussi, les objectifs fixés ont été atteints, nous avons opérés des changements chez nos médecins sur la manière de travailler et de traiter leurs patients. Ceux qui n'avaient pas les pré-requis suffisants, ont amélioré leur niveau de maitrise de l'outil informatique. Les rendus étaient globalement de bonne qualité, avec respect satisfaisant des échéanciers», concluent-elles.
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