Algérie

Elu en 2007 en France



Elu en 2007 en France
C'est certainement un cas unique dans l'histoire de l'Assemblée nationale. Le député sortant du RCD, Rafik Hassani, élu en 2007 dans la circonscription France-Nord, a rencontré, vendredi soir à Paris, la presse et des militants de son parti pour faire le bilan de sa mandature. Le rendez-vous s'est déroulé dans la permanence du parti, louée par le député sur ses indemnités parlementaires de 4 500 euros par mois.
Dès son élection, a précisé M. Hassani, il a recruté un attaché parlementaire, également rémunéré par lui-même, et mis en place une ligne de téléphone et une adresse mail pour être joint par n'importe quel ressortissant national vivant en France.
Et de sollicitations, il n'a pas manqué dans le pays, qui compte la plus forte communauté algérienne à l'étranger. Moudjahidine de la Fédération de France du FLN, retraités, exilés sans papiers, familles de défunts et simples citoyens en butte à des tracasseries administratives, jeunes en situation irrégulière avec le service national se sont adressés à lui.
Auprès des consulats, le député admet être intervenu toujours avec succès. Il regrette seulement de ne pas avoir été reçu par le secrétaire d'Etat, Halim Benatallah, qui, selon lui, n'a pas daigné lui accorder de rendez-vous, ni à Alger ni en France où il s'est rendu à plusieurs reprises.
Député de l'Assemblée nationale algérienne, M. Hassani n'est pas habilité à intervenir auprès de l'administration française. Il ne s'est pourtant pas privé de le faire, même en sachant que son action resterait sans suite, notamment dans le cas des sans-papiers. 'Très souvent, j'ai eu à intervenir pour la régularisation des sans-papiers par des courriers aux préfets', a-t-il dit.
Pour les militants de la Fédération de France, la demande est l'obtention de la reconnaissance de leur lutte pendant la guerre de Libération.
Tout le monde sait que le mouvement national est né en France, où son combat, jalonné de centaines de martyrs, a
culminé avec la manifestation du 17 Octobre 1961.
Pourtant, nombre d'entre eux n'ont pas demandé la moindre reconnaissance. Cinquante ans après l'Indépendance, leur maigre retraite d'anciens ouvriers ne leur suffit pas... À ces demandes légitimes se sont ajoutées d'autres un peu cocasses sur le bureau du député. Comme d'intervenir auprès d'un complexe touristique pour un séjour à Tipasa.
M. Hassani revendique quand même une victoire : la réduction du prix des timbres fiscaux pour les documents administratifs. Pour le passeport, par exemple, les Algériens devaient payer 60 euros pour un timbre dont la valeur officiel est de 2 000 DA. Le montant réglé est désormais de 20 euros, mais on peut quand même s'interroger sur les justifications comptables de cette incohérence.
M. Hassani, qui ne se présente pas pour un nouveau mandat, puisque le RCD a décidé de boycotter les prochaines élections législatives, va reprendre son activité de médecin réanimateur qu'il exerçait depuis longtemps dans une clinique de la région parisienne et dans un hôpital en Sologne, dans le centre de la France. Dans les instances du parti, il gardera ses fonctions de chargé des relations internationales.
A. O.




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