Algérie

Elles sont pour la plupart dans un état désastreux: Vers la réhabilitation de six salles de cinéma à Skikda



Elles sont pour la plupart dans un état désastreux:  Vers la réhabilitation de six salles de cinéma à Skikda




La tournée effectuée, avant hier, par le wali de Skikda en compagnie de la presse locale pour s’enquérir de la situation des six salles de cinéma de la ville, aura surtout permis de révéler la partie cachée d’un iceberg fait de désintérêt et de gâchis.

La vue des portails corrodés de ces salles infestées d’immondices, abandonnées voilà déjà plus de 20 ans, ne sont rien par rapport au cauchemar qui emplit l’intérieur.

La salle ex-Régent du faubourg, à titre d’exemple, n’existe carrément plus. Sans toiture, ce n’est qu’un tas de pierres, de mauvaises herbes et d’immondices.

Idem pour le cinéma ex-l’Empire, la plus grande salle de la ville, dont l’intérieur conviendrait parfaitement pour le tournage d’un film d’horreur. D’ailleurs, les confrères ont dû user de l’éclairage de leur portable pour tenter de voir ne serait-ce qu’une partie de cette salle mythique, puisque même l’électricité manquait dans ces lieux.

Pour les deux salles, l’ex-Colisée et l’ex-Eden, mises à la disposition du ministère de la Culture voilà déjà plus de trois années, elles font l’objet de deux opérations de réhabilitation. Les travaux, entamés il y a plus de deux ans, ne sont toujours pas achevés. Irrité par la présence de quelques équipements en plein chantier, le wali n’a pas manqué d’interpeller l’entreprise en charge de ces deux chantiers au coût global de 22 milliards de centimes.

«Il nous faut aller à l’essentiel d’abord. Actuellement, ces équipements ne sont pas une priorité, il faut d’abord accélérer la cadence des travaux et livrer les deux salles», dira-t-il.

En visitant le cinéma ex-Rialto, qui a fait l’objet d’une grande opération de réhabilitation en 2014, les élus locaux ont tenté de proposer de louer cette enceinte à un cinéphile local, ce à quoi le wali répondra: «Je ne veux pas que les choses se passent ainsi. On a peur qu’il y ait un protégé d’un député ou d’un responsable qui risque d’en profiter. Il nous faut faire les choses dans la transparence et mettre la gestion de cette salle aux enchères publiques et penser surtout à établir un cahier de charges qui respectera la sensibilité de tels lieux de culture.»

A la fin de la tournée, le wali s’est prêté à un point de presse, où il a eu l’occasion de révéler que deux salles seront proposées en gestion à l’ONCI et une autre à la Cinémathèque nationale.

La gestion des trois autres sera mise à l’enchère publique. Seule garantie, selon lui, de redonner vie à ces lieux et aussi de renflouer les caisses communales.

Cette visite reste une première à Skikda, où les salles de cinéma n’ont jamais attiré le regard des responsables qui sont passés par cette ville. Puisse-t-elle redorer le blason de ces repères de citadinité de Skikda.

Cette dernière reste l’une des rares villes du pays à disposer de six salles, qui, il y a trente ans seulement, constituaient de véritables lieux de spectacles, de culture et d’échange social.


Photo: Une salle obscure abandonnée depuis des lustres

Khider Ouahab



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