Algérie

Elles s'apparentent davantage à des échoppes commerciales Où sont passées les pharmacies d'antan '



Elles s'apparentent davantage à des échoppes commerciales Où sont passées les pharmacies d'antan '
Danger - L'incompétence de certains vendeurs et leur méconnaissance du domaine pharmaceutique peut constituer un danger pour la santé des citoyens.
«Il y a quelques semaines, j'ai acheté des médicaments dans une pharmacie du coin. Je souffrais de problèmes au niveau de l'estomac, mais la vendeuse m'a donné un traitement pour l'hypertension. Heureusement que ma fille, étudiante en médecine, a contrôlé les médicaments avant que je ne les prenne.
Il faut que l'Etat intervienne pour contrôler ces pharmacies qui sont devenues comme de simples boutiques de prêt-à-porter», se révolte Aâmi Tahar, septuagénaire, habitant Belcourt. «Il n'y a pas si longtemps, le pharmacien prodiguait même des conseils aux malades, mais maintenant n'importe qui exerce dans ce secteur qui a perdu ses lettres de noblesse», regrette encore notre interlocuteur. Si Aâmi Tahar a eu cette chance d'être sauvé par sa fille, des centaines de milliers d'Algériens, privés de ce privilège, risquent de subir les retombées négatives de cette situation qui devient de plus en plus alarmante. Dans de nombreuses pharmacies d'Alger, de Blida, de Boumerdès, comme dans d'autres wilayas du pays, on trouve souvent des jeunes vendeurs dont la formation n'a aucun lien avec le domaine. «Ma femme a fait une fausse couche en raison d'un médicament qu'elle a acheté dans une pharmacie à Ouled Yaïche. Ce n'est qu'après avoir perdu le bébé que nous avons découvert ce crime commis par une jeune vendeuse de médicaments. Et lorsque je suis allé me plaindre auprès du propriétaire de la pharmacie, il s'en est simplement lavé les mains», dit, en colère, Saïd, la quarantaine, habitant dans la commune de Bouarfa (Blida). Mais un simple citoyen peut-il faire la différence entre le médicament prescrit par le médecin et celui acheté au niveau de l'officine ' Faut-il être accompagné par un connaisseur pour se mettre à l'abri des effets préjudiciables de ces vendeurs dont le seul souci est d'écouler des produits dont ils ne savent rien ' Ce sont, en effet, autant de questions qui taraudent l'esprit des malades et de leurs parents. Mais en l'absence d'un système de contrôle rigoureux, les consommateurs algériens peuvent parfois risquer leur vie. «Il y a même des vendeurs en pharmacie qui essayent de nous convaincre d'acheter d'autres marques de médicaments que ceux prescrits sur l'ordonnance, sous prétexte que les produits proposés sont plus efficaces et moins chers. C'est vraiment aberrant et malheureusement beaucoup de citoyens font confiance à ces vendeurs et subissent des effets indésirables sur leur santé», affirment certains malades croisés dans des officines à Alger et Blida. «Même le profil de ces vendeurs n'est pas du tout convaincant. Ils sont très jeunes et ne savent ni accueillir, ni orienter, ni expliquer. On dirait qu'ils sont vendeurs dans des pizzerias et non dans des pharmacies», se désolent nos interlocuteurs. Ce qui irrite encore ces citoyens, c'est la rapidité avec laquelle ces vendeurs accomplissent leur mission, sans prendre le temps d'apporter aux malades les explications dont ils ont besoin.


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