Elles revendiquent la cession des loges qu'elles occupent

Après avoir frappé vainement à plusieurs portes, le collectif des concierges d'Alger a opté, hier, pour un rassemblement devant le ministère de l'Habitat. Les anciennes concierges, puisque ce métier est mis en ?suspens? depuis déjà bien des années, ne revendiquent pas plus que le ?rachat? des loges qu'elles occupent. Hier, elles étaient environ 80 personnes, entre vieilles dames, vieux, jeunes et moins jeunes, à répondre à l'appel du collectif, pour prendre d'assaut le siège du ministère de l'Habitat.Sur les lieux, les délégués du collectif ont tenté de rencontrer le ministre, Noureddine Moussa, mais ce dernier leur signifiera qu'il est ?occupé? Selon les explications fournies par les agents en poste, le ministre devait recevoir, cette même journée, une délégation dont ils ne révèlent pas l'identité. Cette annonce a davantage surchauffé la foule.
Des cris hostiles envers la tutelle fusaient alors de partout. ?Ne nous demandons pas plus que nos droits de citoyens?, s'écrie, désabusée, une vielle femme concierge, à la face d'un agent du ministère l'exhortant d'évacuer les lieux.
Les anciennes concierges, autrefois considérées comme gardiens d'immeuble, dont les familles se sont agrandies depuis, s'indignent surtout de l'application de la loi en faveur d'une grande majorité des occupants des loges, des F1, mais pas pour tous. ?C'est le deux poids, deux mesures?, déplore un représentant du collectif, qui rappelle que plus de 600 cas ont été ?régularisés? auparavant par l'OPGI dans le cadre de la loi sur la cession des biens de l'Etat. ?Pourquoi alors priver les autres concierges qui sont vraiment dans le besoin '? s'interroge notre interlocuteur, rappelant au passage, que la moyenne d'âge des concierges, aujourd'hui, est entre 60 et 90 ans, lesquelles se trouvent sans statut et ne bénéficient d'aucune aide.
Pis, elles encourent le risque d'être mises à la rue ! Cependant, cette situation alarmante semble galvaniser davantage les membres du collectif pour aller jusqu'au bout de leur requête.
F A