Algérie

Elles pourront accueillir 19.000 détenus



13 nouvelles prisons d’ici à 2009 Lors d’une conférence de presse animée, hier, au niveau de la résidence des magistrats à Ben Aknoun, le DG de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion, M. Mokhtar Felioune, a estimé à environ 52%, le taux de réussite au bac sur l’ensemble de la population carcérale pour cette année.  Sur les 875 candidats à cette épreuve, 453 détenus sont lauréats au bac 2007, dont 10 avec mention bien. Quant à l’examen du BEM, il a recensé 735 prisonniers admis parmi les 1.344 participants. Ce qui représente un taux de 54% de réussite. Tous ces lauréats du bac ou du BEM bénéficieront de mesures de libération conditionnelle, d’admission semi-libérée ou de grâce, conformément au nouveau décret les graciant suite à leur réussite scolaire. L’adjoint de Belaïz a reconnu, par ailleurs, la surcharge des prisons algériennes vu la population carcérale estimée à 54.000 détenus dont 600 délinquants et 815 femmes. L’un des points noirs qui empoisonnent la vie dans le milieu carcéral. D’après le conférencier, il y aura du nouveau d’ici 2009 avec la réalisation de 13 nouvelles prisons d’une capacité globale de 19.000 places. Il s’agit-là du premier lot d’un programme qui prévoit la construction de 81 prisons devant accueillir 39.500 prisonniers. Précisant qu’il s’agit «de prisons de petit, moyen et grand gabarits». Des prisons qui seront dotées de moyens pédagogiques et de salles de sport. Il faut savoir que depuis quelques années, des voix se sont élevées pour dénoncer les conditions d’incarcération des prisonniers en Algérie. On note que plusieurs chantiers, 11 en tout, ont déjà commencé avec celui de Koléa qui remplacera Serkadji qui abrite plus de 6.000 prisonniers dans un espace prévu à l’origine pour en accueillir 3.000. Il y a deux ans de cela, le ministre de la Justice déclarait sans ambages que «nos prisons ne répondaient pas aux normes de sécurité. Ceci n’améliore d’ailleurs pas les conditions de détention ni de réinsertion dans la vie sociale». Actuellement, il existe 127 institutions pénitentiaires à travers le pays» a encore indiqué le conférencier. Un nombre inchangé depuis des années, au moment où le nombre de prisonniers ne cesse d’augmenter. Le ministère de la Justice reconnaît également que «la forme et l’architecture des établissements actuels ne leur permettent pas de mener à bien leurs missions - de sécurité, de rééducation et de réinsertion sociale - ceci en l’absence des conditions nécessaires à la vie carcérale comme l’hygiène, la couverture médicale, l’éclairage naturel, les équipements de chauffage, l’espace ainsi que les infrastructures devant assurer la formation et l’épanouissement culturel des pensionnaires». D’un autre côté, M. Felioune a indiqué que le taux de récidive est de l’ordre de 41%, ce qui est très raisonnable par rapport au taux de récidive en Europe qui dépasse, pour bien des pays, les 72%. Alors que les prisonniers sous détention provisoire, pour complément d’enquête, ne représentent à ses yeux qu’environ 11 à 12%. D’autre part, le directeur général de l’administration pénitentiaire a annoncé, et c’est une première dans notre pays et dans le monde arabe, la mise en place prochainement de services extérieurs au niveau des grandes wilayas qui seront placés sous l’égide du département de la justice. Ces nouvelles structures locales, à l’exemple des services de probation en France, regroupant des psychologues, des éducateurs, des assistantes sociales et des fonctionnaires de l’administration pénitentiaire, seront chargées, d’après lui, d’accueillir les détenus libérés se trouvant en difficulté de réinsertion dans la vie active. Il s’agit, en fait, de nouvelles cellules d’écoute destinées à prendre en charge, notamment en matière d’embauche, certaines catégories de détenus après leur mise en liberté. Ces services vont même chapeauter des enquêtes sociales au profit des juridictions en manque de données sur les véritables motifs ou mobiles qui conduisent les individus à commettre l’irréparable. Ceci étant, ce responsable a laissé dire que plus de 9.000 détenus ont été libérés dans le cadre de nouvelles mesures de grâce prises en 2006 pour bonne conduite. Bref, Mokhtar Felioune se félicite de l’avancement de la réforme dans ce secteur depuis son lancement en 2003. Et ce, en étroite collaboration avec les centres de scout, l’Office national de lutte contre l’analphabétisme ainsi qu’avec la Croix rouge internationale qui contrôle le respect des droits de l’Homme dans nos geôles, notamment dans les lieux de garde-à-vue. Des experts internationaux venus de Grande-Bretagne, de Belgique, de Canada et même de Turquie ont effectué, conclut-il, des missions de contrôle en supervisant le niveau d’humanisation et de détention dans le milieu carcéral algérien qu’ils trouvent acceptable en dépit de la surcharge des prisons datant, pour la plupart, de l’ère coloniale (57 établissements pénitentiaires ont été érigés avant le XXè siècle et 17 entre 1900 et 1962. Depuis l’indépendance, l’État algérien s’est contenté de construire 51 institutions, dont une majorité de maisons d’arrêt d’une capacité d’accueil très réduite).   A. Tilioua & Tahar A.O.


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