Algérie

Elles peuvent guérir comme elles peuvent tuer...



Des herbes «médicinales» font 63 victimes 63 victimes d’intoxication par les plantes ont été enregistrées au courant du mois dernier au niveau du service des urgences médicochirugicales du CHU d’Oran, a affirmé une source hospitalière. Ces victimes sont, selon notre source, «des personnes âgées de plus de la cinquantaine qui ont favorisé un traitement à base de plantes (el hchaiche) au lieu d’une consultation chez un médecin et la prise de médicaments. La pratique de la médecine traditionnelle est chose courante à travers l’Algérie. Le traitement par les plantes sous forme de tisanes ou de préparations «Â Akda » est considéré comme un héritage ancestral dans notre pays. Cependant, les adeptes des recettes de grand-mère et celles prescrites par des herboristes et charlatans ignorent les dangers des plantes. «Â Il y a des plantent qui sauvent et d’autres qui tuent et la nature propose une palette riche de plantes pour guérir» dira un herboriste de la ville d’Oran qui a précisé «Â la même plante qui sauve peut tuer si elle est mal utilisée ». Notre interlocuteur expliquera «Â du mixage d’une plante avec une autre peut se produire une substance rance toxique et s’ensuivra un résultat autre que celui espéré par le patient. Le dosage hors norme dans la préparation d’une tisane ou d’une akda peut aussi avoir des effets néfastes et provoquer l’intoxication.». Interrogé sur le genre de personnes qui ont recours à ses services, un herboriste dira «Â Ce ne sont pas seulement les personnes âgées ou illettrées qui ont recours à nos services, on compte aussi parmi notre clientèle des intellectuels et même des médecins. Nous autres herboristes agréés avons étudié le monde des plantes. Certains de nos confrères ont hérité ce métier de père en fils, ils sont de véritables connaisseurs du monde des plantes, ils ont même développé leurs connaissances au fil des années en faisant de la recherche.» Notre interlocuteur précisera «qu’il a toujours déconseillé à ses clients d’aller vers les charlatans ou de confectionner eux-mêmes la préparation contre telle ou telle pathologie. Cependant, ceux-ci ne suivent pas toujours les conseils». Une femme rencontrée chez un herboriste et souffrant d’un ulcère d’estomac dira «Â le traitement des médecins ayant été sans résultat on m’a conseillée d’utiliser le traitement traditionnel «Â doua el arab », l’herboriste m’a préparé une «Â akda » et je me sens nettement mieux, je n’ai plus les douleurs qui me nouaient l’estomac et les aigreurs qui me rendaient nerveuse. Je suis revenue pour compléter le traitement». Pour sa part, une autre cliente dira «lorsqu’on a recours au traitement par les plantes c’est comme si on se remettait entre les mains de la nature. Les plantes si elles sont bien utilisées ne peuvent pas faire de mal. Les médicaments qui sont d’ailleurs tous faits à base de produits chimiques guérissent d’un mal mais en créent un autre. Il suffit de frapper à la bonne porte pour avoir le bon traitement. Les charlatans il y en a à la pelle, il faut savoir les éviter». Si cette femme fait preuve de conscience, d’autres se jettent dans la gueule du loup sans réfléchir. Celles-ci consomment les recettes dites «Â magiques » confectionnées par des charlatans pour guérir tel ou tel mal, ou encore faire maigrir ou grossir. Du phénomène de la prise des plantes médicinales, un médecin dira «Â le traitement des maladies par les plantes est scientifiquement appelé la phytothérapie, or la phytothérapie doit être exercée par des spécialistes, ce qui n’est généralement pas le cas dans notre pays. La consommation de plantes médicinales prescrites par des pseudos herboristes et phytothérapeutes peut avoir des conséquences très graves pour le malade. Il peut présenter des intoxications à différents degrés de gravité nécessitant parfois une hospitalisation de plusieurs jours. Si on n’a pas enregistré de décès jusque-là, cela ne veut pas dire que ça n’arrivera pas vu l’ampleur que prend le phénomène avec la multiplication des herboristes et charlatans. La seule alternative qui s’impose pour arriver à stopper ce type d’intoxications c’est de soumettre les herboristes et les prescripteurs de préparations «Â akda » à un contrôle rigoureux, il faut sanctionner les charlatans qui s’enrichissent au dépens de la santé des citoyens.». ! Hafida B.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)