Des victimes du terrorisme (industriels, commerçants ou simples citoyens), qui avaient subi de graves préjudices matériels durant la décennie noire, sortent de leur mutisme pour demander réparations dans le cadre de la charte pour la paix et la réconciliation nationale. Usines et ateliers incendiés, lots de terrains squattés, récoltes brûlées,... le préjudice subi par ces «victimes» du terrorisme, particulièrement dans des wilayas qui avaient été fortement affectées par ce fléau comme Blida, Médéa, Aïn Defla ou Tlemcen est lourd. Certains opérateurs économiques qui avaient perdu leurs biens dans des attentats à la bombe, dans de faux barrages ou ont été tout simplement victimes de racket gardent toujours l'espoir de bénéficier de réparations dans le cadre de la charte pour la paix. D'autres demandent également de bénéficier de l'exonération des impôts et de l'effacement de leurs dettes accumulées durant cette période noire de l'histoire du pays. Pour l'instant, les doléances de ces «victimes» demeurent des voeux. Contacté à ce propos, M. Azzi Merouane, président de la commission du suivi et de l'application de la Charte nationale, explique que l'élargissement des dispositions de la Charte aux personnes qui ont subi des dommages matériels, n'est pas une priorité pour l'Etat actuellement. «Nous avons reçu des plaintes de la part de victimes qui ont perdu leurs habitations, leurs terres agricoles ou des récoltes. Il existe deux catégories. Ceux qui ont été victimes d'attentats terroristes et ceux qui ont vu leurs biens confisqués pour des raisons sécuritaires comme à la Mitidja», avoue notre source tout en ajoutant que sa commission a saisi, officiellement, le président de la République, fin août dernier, en adressant un rapport détaillé pour l'élargissement de la Charte à cette catégorie. Toutefois, notre interlocuteur signale que la prise en charge de cette frange reste difficile en raison notamment de l'absence de statistiques sur le nombre des personnes concernées et l'ampleur des pertes matérielles ce qui complique le travail des pouvoirs publics. «On n'a ni chiffres, ni des listes des victimes de ces préjudices matériels alors comment peut-on dédommager ces personnes ?», s'interroge notre interlocuteur tout en avouant que le recours de certaines personnes à la falsification de documents pour bénéficier de réparation reste un risque à prendre au sérieux. «Nous n'avons jamais cessé de demander réparation au profit de ces personnes, mais ceci devra se faire dans les normes et ce, à travers l'ouverture d'enquêtes rigoureuses par les services de sécurité pour identifier les vraies victimes», précise-t-il. Abordant le dossier des terroristes qui n'ont pas bénéficié des dispositions de la Charte nationale, il souligne: «il y a 2.228 éléments des groupes armés qui ont bénéficié de l'extinction de l'action publique, alors que 150 autres ont été jugés ou devront l'être par les tribunaux criminels». Et notre interlocuteur de conclure : «concernant le cas de Hassan Hattab, seul l'Etat a les prérogatives de décider de l'amnistier ou pas».
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Posté Le : 04/12/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Sofiane M
Source : www.lequotidien-oran.com