Algérie

Elles naviguent entre respect et rejet !



Le premier projet de société, qui aurait dû être égalitaire, a lamentablement échoué. L'échec était intentionnel, porté par un conservatisme revenu à la charge aux premières lueurs de l'indépendance. Les générations montantes, héritières de celles qui avaient amplement contribué à la guerre de libération, avaient beau fréquenter les universités, ce qu'elles ignoraient, alors, c'est que leur avenir était déjà compromis. Tributaire d'une pensée rétrograde, sa gestion allait vite être confiée à une bigoterie en passe de régner sur une entité réfractaire aux modèles occidentaux. Elles ont pourtant résisté, ces aînées dont beaucoup d'entre elles disparaissent sur la pointe des pieds, sans la moindre reconnaissance et sans jamais avoir été honorées pour leur immense engagement en faveur de l'indépendance du pays. Je suis allée de nouveau les écouter me raconter l'enfer de celles dont elles se chargent d'apaiser le désespoir et panser les blessures. Celles dont la rigueur et la richesse des propos m'auront de nouveau impressionnée. Le mouvement féminin algérien n'a jamais connu de répit au fil des ans. Depuis toujours, des voix se sont élevées pour parler au nom des femmes. Tout au long de leur parcours, elles ont, à la fois, suscité le respect et affronté le rejet d'hommes qui se sont sentis menacés dans leurs privilèges. Quels privilèges ' Tout acquis féminin se transforme en insulte aux attributs masculins. C'est vrai que regarder le pays aux prises avec ses embarras quotidiens détourne d'une réalité peu avenante quand elle concerne les luttes des femmes pour arracher les droits dont elles sont spoliées. Quand les aînées, invitées à témoigner par l'association Djazaïrouna, évoquent les passerelles à engager avec la relève et les acquis engrangés par l'éducation, on se dit que rien n'est perdu. Et quand ces dernières, au parcours aussi impressionnant que prestigieux, rappellent comment les femmes ont de tout temps contesté l'ordre social qui les minorisait, on comprend pourquoi les luttes se sont imposées. Les régressions n'ont rien usé de leur détermination à combattre les violences conçues pour leur faire lâcher prise.M.?B.?


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