Algérie

Elles enregistrent des pertes



Elles enregistrent des pertes
Dans cette crise du lait, des milliers d'emplois sont menacés.Les usines privées de production de lait sont au nombre de 145 et emploient environ 4 000 salariés. Elles enregistrent actuellement des pertes : 1,65 DA par sachet de lait. Si cette situation perdure, ces unités de transformation risquent de mettre la clé sous le paillasson et de licencier ainsi des milliers de travailleurs.L'outil de production est relativement neuf. Il peut assurer deux à trois fois la demande nationale en lait pasteurisé. Mais elles subissent la politique de rationnement. Elles reçoivent des quotas insuffisants en poudre de lait. Du coup, elles tournent à 50-55% de leurs capacités.Elles dépendent de la poudre de lait importée distribuée par l'Onil.La grande partie de cet outil ne produit que du lait subventionné. "85 à 90% sont dans ce cas", indique le Dr Abed, membre du Comité interprofessionnel du lait. Contrairement aux autres producteurs comme Tchin Lait qui produit Candia, Soummam, Hodna, qui importent leur propre poudre de lait, mais qui vendent leur lait à des prix libres : 90 DA et 100 DA pour les deux premiers, le prix actuel de 25 DA encourage la consommation. La consommation par l'Algérien est de 147 litres par habitant, alors qu'en Tunisie et au Maroc où le produit n'est pas soutenu comme en Algérie, elle est de 80 litres par an.Ce prix est administré depuis 13 ans. Or, depuis, les charges ont augmenté de façon considérable (salaires, produits chimiques pour nettoyer les installations). Ces sociétés, à défaut de fermer leurs usines, n'ont d'autre alternative que de changer alors la composition du produit : moins de lait et de matière grasse. En un mot, ajouter de l'eau pour équilibrer. Mais le produit final sera-t-il sain ' Une situation qui a de quoi inquiéter les consommateurs. Un membre du Comité interprofessionnel du lait affirme que la tendance est à une diminution de la teneur en lait dans ce produit subventionné.Pour le Comité interprofessionnel du lait, la solution est d'abandonner la politique de subvention du prix du lait de manière progressive.Mais, il y a là un risque d'explosion sociale. Pour le Dr Abed, on pourrait alors augmenter de 1 dinar par mois et pendant 3 ans le prix du lait en sachet pour arriver à la vérité des prix. Un lait en sachet à 60 DA dans trois ans constitue-t-il une solution acceptée par la majorité des ménages ' Aujourd'hui, le lait en sachet à 25 DA encourage le gaspillage, la fuite du produit vers les frontières et profite à des consommateurs aisés qui peuvent se permettre d'acheter Candia ou Soummam, argue-t-on.Il serait plus judicieux d'instituer une aide financière pour les ménages à revenus modestes et libérer le prix du lait en sachet, selon cet argumentaire.En tout état de cause, cette politique de subvention décourage la production de lait cru en Algérie et encourage l'importation de lait en poudre dont la facture risque de dépasser le milliard de dollars. Elle plonge l'Algérie dans une incertitude. Le phénomène d'équilibre de l'offre et de la demande de poudre de lait sur les marchés internationaux risque d'être durable, avec des difficultés de s'approvisionner à l'extérieur. On sera ainsi dans une situation d'insécurité alimentaire.K. R.NomAdresse email




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