Algérie

Elles en appellent à l’intervention du président Bouteflika


Des personnalités demandent l’abolition de la peine de mort Le débat sur la peine de mort refait surface en Algérie où elle n’a pas été abolie mais demeure toujours en vigueur sur le plan pénal. En 1993, il y a eu en effet une décision de l’Etat algérien portant gel de la mise en exécution de la peine de mort. Ainsi, le nombre d’infractions passibles de la peine de mort a été réduit à une dizaine cette année. Des personnalités nationales ont demandé que l’Etat prenne une décision définitive de commutation de la peine de mort en peine privative de liberté, ce qui entraînera l’élimination des quartiers des condamnés à mort. L’Algérie continue en effet de figurer parmi les trois premiers pays au monde avec le nombre le plus élevé de peines de mort prononcées en 2008. Jusqu’à cette année, environ 300 sentences de mort ont été prononcées par des tribunaux à travers le pays dont un petit nombre pour meurtre avec préméditation et délit relatif à la drogue, selon des informations de presse. En 2007, l’Algérie a condamné 271 personnes à mort, se classant ainsi en troisième position sur une liste de 51 pays qui pratiquent encore la peine de mort, selon l’organisation Amnesty International. En 2007, l’Algérie était le seul pays arabe à voter pour la résolution de l’ONU demandant un moratoire sur l’application de la peine de mort. L’Algérie pourrait agir ainsi parce que depuis 1993, elle a observé un moratoire sur les exécutions. Depuis la signature du moratoire de l’ONU, il y a une réduction de l’application de la peine de mort à l’échelle mondiale, selon des organisations non gouvernementales (ONG). En 2006, le Parti des travailleurs (PT) de Louisa Hanoune a élaboré un projet de loi pour abolir la peine de mort. Mais huit partis, y compris le FLN, ont refusé de soutenir le projet. En outre, le Code pénal a été révisé en 2006, et le nombre de crimes entraînant la peine de mort a diminué. Récemment encore, Me Farouk Ksentini, président de la Commission consultative des droits de l’Homme, a appelé à nouveau le président Bouteflika à abolir la peine de mort : «Â Elle n’a aucun effet dissuasif sur le crime. Cela ternit également la réputation du pays », a-t-il ajouté. Me Ksentini a affirmé qu’il essuyait «Â des critiques de la part des religieux pour ses opinions opposées à la peine de mort ». Le président de cette organisation a également soulevé la question de Abdelmoumene Khalifa, apparemment faisant allusion à une raison supplémentaire pour l’Algérie d’abolir la peine de mort. Il a indiqué que la Grande-Bretagne refusait d’extrader Khalifa parce qu’on craignait qu’il puisse écoper de la peine de mort en Algérie. Rappelons qu’en 2007, Khalifa a été condamné par contumace à l’emprisonnement à vie après l’effondrement de son empire financier. Les pays membres de l’Union européenne ne peuvent pas extrader quelqu’un vers son pays où il a été condamné à mort par contumace et où il pourrait y subir cette peine, même si ce pays observe un moratoire d’exécution. Dans la déclaration la plus récente faite par une ONG sur la peine de mort, le président honoraire de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme, Me Abdennour Ali Yahia, a demandé un nouveau débat sur la question. «Â Avant de prendre une décision, il devrait y avoir une concertation entre les hommes de la justice et de la religion». Saïd Farhi
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