Elle voulait dénoncer «la condamnation injuste» de son frère

Selon son frère, contacté hier par téléphone, Fatiha Zekraoui est gravement atteinte. Elle se trouve actuellement à  l'hôpital de Douéra où elle suit des soins. Cette mère de trois enfants, travaillant à  l'APC de Ruisseau, n'est nullement dans le besoin. Derrière son acte désespéré, il y a «une terrible injustice», soutient la même source. Fatiha Zekraoui sortait de la cour d'Alger pour se diriger vers le siège de la Présidence. En arrivant sur les lieux, raconte son frère, elle demande aux policiers en faction à  rencontrer le président Abdelaziz Bouteflika. Ils lui ont répondu que le chef de l'Etat avait déjà quitté son bureau. Trompant leur vigilance, elle s'est aspergée d'essence avant de mettre désespérément le feu à  son corps. Fatiha Zekraoui n'a pas pu digérer la décision de justice condamnant son frère à  10 ans de prison. «C'est une affaire inventée de toutes pièces», affirme son second frère. Contacté hier par téléphone, celui-ci soutient que l'accusation portant sur homicide volontaire ne repose sur rien. Mon frère, dit-il, est innocent. Dans cette affaire, martèle notre interlocuteur, il n'y a pas de victime. «La police a remué ciel et terre, elle ne l'a pas trouvée», indique M. Zekraoui. Selon lui, «il n'y a donc pas de victime». «Mon frère, ajoute-t-il, était dans l'import-export, et son crime est d'avoir refusé de donner de l'argent à  un haut gradé de la police qui a décidé de le lui faire payer en montant une affaire de tentative d'homicide volontaire alors qu'il n'y a pas de victime.» «Toute la famille s'attendait à  un acquittement, mais cela n'a pas été le cas, il a été condamné à  10 ans de prison ferme», tempête notre interlocuteur avant de poursuivre : «C'est cette injustice qui a poussé ma sœur à  cet acte désespéré de s'immoler par le feu devant le siège de la présidence de la République.»