Algérie

Elle voit avec son «CH'UR» Nassima Chabane. Cantatrice de musique arabo-andalouse



Elle voit avec son «CH'UR» Nassima Chabane. Cantatrice de musique arabo-andalouse
Elle a une voix de cristal. C'est une soprano-mezzo. Une cantatrice ! Elle joue merveilleusement dE LA mandole, son amiE déclaréE et du oûd. Elle a du chien' andalou. C'est une rose de la ville florale de Blida. La fille terrible et de la balle de Douiret. Elle s'appelle Nassima Chabane ! Elle horripile le superlatif de diva. Une ambassadrice de notre patrimoine algérien de par le monde. Une gloire nationale et internationale.Nassima, sans prétention ou autre flagornerie, est l'ambassadrice par excellence d'une musique savante et ancestrale. Celle de la musique arabo-andalouse et celle du terroir. Un patrimoine qu'elle respire, expire et transpire de tout son corps défendant. New York, Tampa, Montréal, Moscou, Budapest, Dubaï, Madrid, Rome, Stokholm, Fès, Bruxelles, Islamabad, Tunis' Ces haltes, à titre illustratif, sont la preuve patente et 'épatante' d'une grande globe-trotteuse, d'une grande mélomanie faisant l'article de culture algérienne. Elle est aussi professeur de chant et de musique arabo-andalouse au Centre culturel Algérie (CCA), à Paris (France). Quand vous discutez avec Nassima, immanquablement le sujet ne portera guère foncièrement sur la nouba. C'est qu'elle ne fait pas la nouba et encore moins «la fête».
Son mode'de vie à elle. La spiritualité, le mysticisme, les vertus cardinales comme la tolérance, le dialogue interreligions, l'histoire'Sa pierre de touche ! Sa quête initiatique ! Et contre toute attente, Nassima parle comme un livre. C'est une encyclopédie ! Et le name-dropping (énumération de noms) propres, les citations, les extraits de poèmes, les anecdotes, les aphorismes ou encore les boqalate ' qu'elle consigne elle-même ' en sont une évidence, et ce, encore une fois, sans faire dans le laudatif. Et cela ne fait que forcer le respect. Cette chanteuse à la voix d'or portant bien et beau son prénom, Nassima, petite brise en arabe, est la fille spirituelle de Zyriab, Abderrahmane Ben Achour, Sadek Bédjaoui, musicalement parlant. Et, philosophiquement, celle d'Ibn Roshd, Ibn El Arabi, Ibn Haza, Sidi Boumédienne, Wallada, Djallel Eddine, l'Emir Abdelkader auquel elle voue une admiration sans bornes, ou encore Ibn Zeydoun. Récemment, lors d'un concert qu'elle a donné à la salle Echabab (ex-Casino), à Alger, et ce, sous les auspices de l'association Casbah, entre un maquam, un nahawend, une mode andalou, une tonalité algéroise, Nassima déclame et déclare sa flamme poétiquement parlant.
Muse musicale, elle «taquine» Ibn El Arabi, le grand poète arabe : «Mon c'ur contient, désormais, toute les formes. Il est partage pour les gazelles, monastère pour les moines, demeure pour les idoles, quaâba pour les pèlerins, tablettes pour la Torah, exemplaires du Coran. Ma religion est l'amour. Là, où ces montures le mènent. L'amour est ma religion et ma foi. Ibn El Arabi !». «Je vois avec le c'ur. Une voie du c'ur ! Une voix du ch'ur», étayera-t-elle. C'est dire de son affection des mots. En fait, un trouvère excellant dans la prosodie et autres paradigmes. Et ce, entre coup de c'ur (ch'ur) et coup de gueule. Car c'est une personne entière. Sur scène, Nassima a des semelles de vent. Tant sa performance est d'une grande élévation. «Je ne suis pas une chanteuse de studio. Je suis une bête de scène C'est là que cela se passe, où je m'exprime en communion avec mon public.» Céleste ! Gracieuse, gracile et élégante. Et puis, le port altier et ce sourire grand comme une promesse à l'endroit de son bon public, elle introduit sa partition à son auditoire. Histoire d'être pédagogique et par voie (pour ne pas dire voix) de conséquence, elle vulgarise son art pas du tout mineur. Elle cite un extrait d'un poème de l'Emir Abdelkader : «Je suis à la fois l'amour, l'amant et l'aimé/je suis l'amoureux aimé/secrètement au grand jour'». Un morceau de bravoure figurant sur le CD Voie soufie, voix d'amour paru chez IMA/Harmonia Mundi. «Mon rôle, c'est d'apporter quelque chose. Cette découverte, je la partage avec le public'», soulignera Nassima.
HOMMAGE à l'EMIR ABDELKADER ET AUX VOIX DE FEMMES D'ALGéRIE
Récemment, elle a effectué un ballet incessant entre Alger, Blida, Béjaïa et Tlemcen. Et pour cause ! Elle enregistre un nouvel album sacré et consacré aux voix de femmes ayant marqué la musique algérienne. «Je rends hommage aux voix de femmes d'Algérie. A ma grand-mère, mère, tante. C'est l'Algérie qui est notre mère. Je rends hommage à Seloua, Meriem Fekkaï, Maâlma Yamna, Fadila Dziria, H'nifa ou encore Cheikha Tetma. Ce sont des couleurs d'Algérie, du assimi, du zendani' Avec un son acoustique, de vrais archets, zorna, percussions, flûtes comme le veut la tradition lors des mariages et autres fêtes de l'époque. C'est festif et joyeux !», annoncera Nassima. Cet album très roots (racines) sortant en Algérie, avant la fin de l'année 2013. De front, Nassima publiera un autre opus en France, en 2014. Un album dédié entièrement au legs poétique et mystique de l'Emir Abdelkader : «J'ai arrangé et composé la musique sur des extraits de textes que j'ai choisis du diwan de l'Emir Abdelkader.» Un autre hommage à l'Emir Abdelkader, père de l'Etat algérien, penseur, poète et humaniste. Mais cette fois-ci, c'est tout l'album qui lui est dédié.
C'est sûr, Nassima est une songwriter (chanteuse et compositrice à textes). Et sa musique est franchement homéopathique ! Une médecine douce ! Celle d'une musique savante aux fragrances fleurant bon son humus natal, Blida, l'Algérie !


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