Algérie

Elle vise à protéger les zones côtières des convoitises



Le bornage du littoral a commencé C’est peut-être un début prometteur: le littoral algérien va faire l’objet d’une délimitation afin de le mettre à l’abri des convoitises diverses. Le lancement officiel du «bornage du littorale» s’est déroulé hier à Zeralda, à l’Ouest d’Alger, opération rentrant dans le cadre de la protection du domaine public maritime. C’est le ministre de l’Environnement et du Tourisme, Cherif Rahmani, qui a présidé l’opération pilote en remettant aux autorités locales de la commune de Zeralda un Atlas, instrument illustré de cartes pour la gestion du littoral alors qu’un plan d’action opérationnel sera assuré par le commissariat à l’environnement pour suivre l’évolution du domaine littoral, et ce, en collaboration avec les cellules vertes des services de sécurité. A ce titre, l’opération de bornage de la côte de Zeralda, qui accueillera bientôt en son sein un village touristique d’excellence, a vu l’inauguration de cinq premiers panneaux indiquant les zones naturelles protégées sur une soixantaine prévus dans toute la wilaya, sur une surface littorale d’un millier d’hectares, en l’occurrence la limite d’extension longitudinal de l’agglomération de Zeralda de 3km au niveau de la plage familiale, un panneau montrant la zone boisée l’oliviers à la plage Makhloufi où un camp de toile de l’UNFA a été installé, une autre plaque signalétique indiquant le cordon dunaire de la même plage, une autre révélant la zone non constructible de 100m, une plaque précisant la distance limite entre les agglomérations adjacentes de Zeralda et Mazafran fixée à 5km et, enfin, un panneau fixant la limite du littoral de cette commune côtière. L’opération de délimitation sera également élargie aux 19 autres communes littorales de la wilaya d’Alger dans les semaines à venir, ainsi que les 14 wilayas du littoral, à savoir El Tarf, Annaba, Skikda, Jijel, Bejaia, Tizi-ouzou, Boumerdes, Alger, Tipaza, Chlef, Mostaganem, Oran, Aïn Témouchent et Tlemcen. Ainsi, tout le littoral algérien va faire l’objet d’une protection. «Nous allons délimiter et borner les zones publiques maritimes qui ne peuvent faire l’objet de cession ou de concession», a-t-il dit. «Il s’agit d’une zone à protéger de l’avancée du béton qui donne directement sur la mer qui fait actuellement l’objet de toutes les convoitise. En effet, «face aux puissants du moment, la seule manière de protéger ces zones et de les limiter physiquement», a indiqué un responsable du ministère du Tourisme. «Désormais, il sera interdit des réaliser des voies carrossables parallèlement au rivage dans la limite d’une bande de 800 mètres et sur les dunes littorales», explique-t-il. Il y a lieu de souligner que «la zone côtière algérienne est considérée comme la plus peuplée de la méditerranée, avec 40% de la population sur une zone de 1,6% de son territoire». On y trouve plus de 100 agglomérations de différentes tailles et cette forte concentration génère des évolutions industrielles qui sont à même de constituer des risques pour le littoral. Ceci sans parler du rétrécissement des dunes, ce qui fait perdre aux lieux leur vocation touristique.  On tient à rappeler du côté du ministère concerné qu’il existe une loi datée de février 2002 portant protection du littorale. «Ce n’est donc là qu’une mise en application de cette même loi», expliquera M. Rahmani. Et d’ajouter que «les villes ne peuvent s’étendre éternellement en longueur ou en largeur, et la loi institue une distance de 3 km devant séparer deux villes». Parallèlement au travail qui vient d’être entrepris, on annonce «le lancement d’un cadastre général de l’espace côtier». Quant à la construction de ports de pêche et de marinas, cela pourrait devrait faire l’objet de décision exceptionnelle de la part des autorités compétentes. On parle également du transfert des installations industrielles dont l’activité est considérée comme préjudiciable à l’environnement vers d’autres sites appropriés, et d’interdire l’installation d’industrie polluantes. Des peines sont même prévues à l’encontre de ceux qui enfreignent la loi, peine pouvant aller de 3 mois à 2 ans de prison et des amendes pouvant atteindre les 2 millions de dinars. Pour rappel, en 2006, l’Algérie avait bénéficié de l’expertise de la France en matière de protection et de valorisation du littoral après la signature d’un protocole d’accord entre le ministère de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement et l’Agence française de développement. Tahar A.O. & A. Tilioua


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