Algérie

Elle sera soumise prochainement aux pouvoirs publics Les magistrats préparent une plate-forme de revendications



Les magistrats plaident, en plus de l'indépendance et de l'autonomie de la justice, pour une protection matérielle qui garantit l'indépendance du personnel de l'ordre judiciaire. Au centre, à l'ouest ou à l'est du pays, les magistrats sont unanimes à revendiquer de meilleures conditions sociales qui soient un «bouclier» contre les influences et toutes formes de pression. Lors de la rencontre régionale des représentants syndicaux affiliés au Syndicat national des magistrats (SNM), tenue ce jeudi à Annaba, le président du SNM, M.Aïdouni, cité par l'APS, a insisté sur la nécessité de mettre au même niveau les pouvoirs judiciaire, exécutif et législatif. Tel qu'expliqué lors de la dernière rencontre à Alger, M.Aïdouni estime que «nous ne pouvons parler d'indépendance du magistrat que si ce dernier est réellement séparé des deux autres pouvoirs, tout en se plaçant au même niveau tel que prévu par la Constitution, ou à un niveau plus élevé pour consacrer la suprématie de la Justice». Qualifiant les conditions de travail dans lesquelles exercent les magistrats de «difficiles» et «dangereuses», ces derniers revendiquent l'octroi des même «avantages» dont jouissent les autres employés des pouvoirs législatif et exécutif, d'autant, explique le président du SNM, que la loi interdit au magistrat toute activité économique ou politique et qu'actuellement le salaire du magistrat est «au plus bas». D'autres points ayant trait à la formation, au logement de fonction et à la retraite ont été, par ailleurs, soulevés par les participants, à l'instar de leurs collègues du Centre et de l'Ouest. Pour rappel, la position des magistrats, et à leur tête le syndicat, a été claire. Concernant la prime de logement octroyée aux magistrats en vertu du décret exécutif promulgué en juillet dernier, des juges ont fait part de leur rejet de la forme sous laquelle cette prime est octroyée, appelant à l'introduire directement dans le salaire du magistrat dans «les plus brefs délais». «Le ministère de la Justice a déployé d'importants efforts pour améliorer la situation du magistrat et il est grand temps pour ce dernier de prendre en charge cette question», a souligné M. Aïdouni. Les magistrats ont aussi demandé l'amendement du décret relatif à leur retraite en vue de revoir à la baisse le nombre d'années de travail effectif qui ouvre droit à une retraire à 100% (de 25 à 20 ans) et de permettre au magistrat activant depuis 25 ans de prendre sa retraite, même s'il n'a pas encore atteint l'âge prévu par la loi (60 ans pour les hommes et 55 ans pour les femmes). Après cette rencontre tenue à Annaba, le syndicat compte organiser prochainement une réunion similaire à Ghardaïa. La dernière avant l'élaboration d'une plate-forme de doléances devant être soumise aux pouvoirs publics.


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