ELLE SE DÉFAIT DE SON ANCIENNE FAÇADE EN ALUCOBOND La salle de cinéma l’Algeria retrouve son cachet d’antan

Cette falsification d’un repère de la rue Didouche-Mourad n’était pas du goût des habitués qui l’avaient fait savoir à travers d’acerbes commentaires sur les réseaux sociaux, ni de l’avis du maire d’Alger-Centre, Hakim Bettache, qui déclarait dans une précédente édition que “l’opérateur en charge des travaux avait été instruit de restituer à l’Algeria l’initiale façade qui était la sienne.”

La salle de cinéma l’Algeria s’est enfin dévêtue de son habit burlesque qui l’a jetée à bas dans le carnavalesque. Un fard guignolesque qui n’a pas manqué d’offusquer l’opinion publique à la vue de l’ancien “Versailles” que d’irréfléchis ronds-de-cuir de la mairie d’Alger-Centre ont mutilé de sa devanture en feuilles de marbre gris qui garantissait pourtant l’endurance dans le temps et l’esthétique. Mais au lieu de ça, le tour de table de l’équipe municipale a voté l’option du grimage à l’aide du cache-misère de l’hideux revêtement de l’Alucobond en jaune et noir. Une falsification d’un repère de la rue Didouche-Mourad qui n’a pas été du goût des habitués qui l’ont fait savoir à travers d’acerbes commentaires sur les réseaux sociaux ni de l’avis du maire d’Alger-Centre, Hakim Bettache qui a déclaré dans notre édition du 9 juin dernier : “Sachez que le choix d’avoir recours à la pose de panneaux dans le genre Alucobond a été décidée en mon absence. Et pour remédier à cette malfaçon, l’opérateur en charge des travaux a été instruit de restituer à l’Algeria l’initiale façade qui était la sienne.” Autre couac, l’Algeria risque d’être inondée à la suite de la rupture d’une canalisation d’écoulement des eaux usées, qui date du début du siècle dernier, a-t-on constaté sur place. Les dégâts sont d’ailleurs visibles au pied de la scène et de l’écran où cela ne sent pas la rose. Bien entendu, la vétusté de l’immeuble du dessus y est pour beaucoup dans la mutilation du cinéma l’Algeria qui n’est pas à son premier sinistre. Déjà qu’en 2015, il y a eu l’infiltration des eaux usées et pestilentielles qui s’étaient déversées des appartements de l’édifice en question (voir notre édition du 27 sept. 2015). Du reste, le plafond du hall s’est enlaidi d’énormes stigmates qui s’étaient formées ici et là en la forme de repoussantes tâches jaunies sur le plâtre mouillé. D’où “la décision de surseoir aux projections de films afin de préserver d’abord la sécurité de nos cinéphiles et la protection de nos installations techniques”, avait déclaré un agent. Et depuis, l’Algeria fait relâche et cela continuera sans doute au-delà du mois d’août pour cause de désagréments. C’est dire le manque à gagner dans l’Alger austère, notamment en matière de rendez-vous culturels. Et d’ici la réception du chantier, il se susurre que l’Algeria abritera le ciné-club d’Alger. Alors, attendons pour voir.