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Elle sauva Djamila Boupacha de la guillotine Gisèle Halimi



Elle sauva Djamila Boupacha de la guillotine                                    Gisèle Halimi
« Quand j'ai rencontré Djamila à la prison de Barberousse (Serkadji), vu sur son corps les traces de tortures, les seins brûlés par les cigarettes, les côtes brisées par les coups, j'ai décidé d'être son avocate » ainsi parle Gisèle Halimi, une avocate qui s'est illustrée par la défense des militants du FLN. Sa carrière n'est qu'une succession d'engagements dès son jeune âge pour les causes justes, la guerre du Vietnam, le conflit palestinien.... Aujourd'hui versée dans le combat pour la cause féministe ' notamment pour le droit à l'avortement ' et ses positions altermondialistes avec l'organisation Attack, cette ancienne collaboratrice de Jean-Paul Sartre dont elle a été l'amie et l'avocate a été fortement engagée après l'indépendance de son pays natale la Tunisie, puis en faveur de celle de l'Algérie, où elle n'a eu de cesse de dénoncer les tortures pratiquées par l'armée française en défendant les militants poursuivis par la justice française. . Pour la défense de la jeune militante Djamila Boupacha, arrêtée par les parachutistes à Alger et qui devait être exécutée à la guillotine, elle dénoncera surtout les actes de torture auxquels elle a été soumise par ses sbires pour lui extorquer des aveux. C'était par ce procès bâclé par le tribunal militaire d'Alger qu'elle commence. L'avocate parisienne, va tout faire pour renvoyer le procès et éviter la guillotine à Djamila Boupacha. De retour à Paris, elle mobilise des personnalités de première importance comme André Malraux, François Mauriac, Sagan et surtout Simone de Beauvoir, qui réussit à alerter l'opinion publique. On lui doit sur cette affaire, un livre saisissant « Djamila Boupacha » édité chez Gallimard, (1962). Simone de Beauvoir avait à la demande de l'avocate publié un article dans le Monde où elle dénonçait cette torture. Elles créent ensuite ensemble un comité de défense pour Djamila Boupacha qui est allé de Gabriel Marcel à Aragon et Elsa Triolet, de Sartre à Geneviève de Gaulle. Simone de Beauvoir qui en était la présidente ne s'arrêtera pas là et signera aussi avec Gisèle Halimi le célèbre « Manifeste des 121 », qui prônait le droit à l'insoumission et légitimait l'action courageuse de ceux que l'on appela en Europe, en France ou en Belgique « Les porteurs de valises », du réseau de Francis Jeanson qui apporta une aide précieuse de soutien aux militants du FLN.


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