Elle reste méconnue en Algérie : L'histoire amazighe reste à écrire

Photo : Slimene S.A. La célébration de Yennayer s'est clôturée, mercredi dernier au soir à Ghardaïa, par un appel à la réécriture de l'histoire algérienne d'une part, et par l'écriture de l'histoire amazighe, d'autre part. Le sous-directeur de la promotion de la culture au Haut Commissariat à l’Amazighité (HCA), Hamid Bileck a mis, en effet dans une conférence sur l’histoire des Imazighenes, l’accent sur l’enseignement de l’histoire en Algérie qui évoque l’époque romaine sans mentionner celle des amazighes. «Ce n’est que récemment que l’histoire des amazighes a commencé à intéresser les chercheurs et universitaires. Ces derniers, d’ailleurs, tout en encourageant leurs étudiants à s’intéresser également à cette question, procèdent déjà à la réécriture de l’histoire de l’Algérie, dont celles des Amazighes qui occupe un grand pan», explique-t-il, en estimant «qu’il est temps que les historiens nationaux rétablissent les faits historiques défigurés par les plumes étrangères.»Parmi les faits historiques, l’histoire des amazighes, souligne Mohand Oubelkacem Kheddam, chercheur en histoire. «Quand on évoque l’époque romaine en Afrique du Nord, on a l’impression que les Romains ont envahi un terrain vierge de toute population et de toute culture alors que les amazighes ont contribué à l’enrichissement de l’une des plus grandes civilisations dans le monde, à savoir la civilisation pharaonique. La preuve ne se trouve pas uniquement dans les archives égyptiennes mais aussi dans l’Oasis de  Siwa», affirme-t-il. Les habitants de cette région qui se trouve en Egypte parlent, actuellement, couramment la langue amazighe pratiquée en Afrique du Nord, fait-il savoir. «Ces habitants qui reconnaissent être d’origine berbère confirment les faits historiques qui disent que des familles amazighes se sont installées, des milliaires avant la montée du roi Chachnak au trône, en 950 avant J.C. Ces familles étaient attirées par la terre fertile du Nil et se sont incrustées petit à petit jusqu’à son arrivée au trône en gérant la 21e et 22e dynastie pharaonique», explique-t-il. Au 11e siècle, poursuit-il, après l’arrivée de l’islam, la tribu des Kouttamas qui régnait dans la région qui allait de Dellys jusqu’aux frontières de Constantine, a envahi l’Egypte pour propager l’islam, construisant au passage le Caire et «Djamaâ» (mosquée)el Azhar. Les amazighs ont régné sur l’Egypte du 11e jusqu’au 19e siècle. Napoléon Bonapart lui-même s’était rendu compte, que pour envahir l’Egypte, il fallait d’abord s’attaquer aux amazighes», assure-t-il en précisant que tous ces faits sont mentionnés dans les archives égyptiennes.