Algérie

Elle rejoint les revendications du peuple.. La Cour des comptes brise le silence



Pour la première fois de son histoire, des magistrats de la Cour des comptes rejoignent une protestation populaire. Lors d'un sit-in organisé devant le siège de leur institution hier à Alger, ils ont appelé au départ imminent du président Abdelaziz Bouterflika et de tout le système politique. Ils plaident aussi à mettre en place des fondements solides pour la création d'une République démocratique.Après les avocats, les magistrats de la Cour des Comptes ont exprimé leur appui aux revendications populaires. Ces magistrats ont entonné l'hymne national et brandi des pancartes appelant à la satisfaction des revendications exprimées massivement et pacifiquement par le peuple. Au cours du sit-in, M. Zaoui Abdelkader a lu devant la presse, une déclaration portant les revendications de la corporation. «Nous tenons à présenter tout notre respect à notre peuple qui a exprimé son souhait de créer un Etat fondé sur les principes de la guerre de Libération» affirme ce même magistrat. Avant d'ajouter : «Nous soutenons, par notre sit-in d'aujourd'hui, les revendications du peuple algérien qui ne veut qu'un Etat qui réponde aux aspirations du peuple, à savoir la démocratie, la liberté et aussi la sincérité dans la gestion des affaires publiques». La Cour des comptes, poursuit-il, «est avant tout une institution qui assure le contrôle et la sauvegarde de l'argent public».
Marasme interne depuis 1995
Le même intervenant n'a pas manqué de soulever «une adversité interne», depuis près d'un quart de siècle, au sein de la Cour des comptes. «Notre institution enregistre une adversité jamais vécue, et ce, depuis 1995. Et pour cela nous, magistrats de la Cour des comptes, demandons le départ imminent du président de la République. Et nous rejoignons par cela l'appel lancé par le peuple algérien», a-t-il affirmé. Il a rappelé en dernier que les magistrats de la Cour des comptes ont, depuis longtemps, lutté pour accomplir en toute liberté et dans les meilleures conditions, leur noble mission, qui n'est rien que la protection et la sauvegarde de l'argent public, qui est avant tout l'agent du peuple algérien, et aussi pour lutter contre la corruption.
Ces dernières années, la Cour des comptes a établi des rapports annuels jugés «très accablants» en ce qui concerne la gestion de l'argent public ainsi que des budgets publics. Des rapports sont remis au président de la République, et aussi au Premier ministère. Selon les connaisseurs du secteur des finances, ces rapports n'ont jamais eu de suite.
A noter que dans son dernier rapport d'appréciation sur l'avant-projet de loi portant règlement budgétaire de l'exercice 2016, la Cour des comptes a relevé plusieurs lacunes et dépassements. Selon ce même rapport, en 2016, le volume de la dépense fiscale s'est élevé à 886,325 milliards de dinars, alors que le projet de loi portant Règlement budgétaire 2016 l'évalue à 386,69 milliards de dinars, soit un écart de 499,63 milliards de dinars. Pour ce qui est des postes vacants dans les ministères, le même rapport a recensé un total de 378 551 contre 371 386 postes en 2015 et 360 452 en 2014.


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