Algérie

Elle réchauffe les espoirs



En dépit de la pluie et de la grêle, les mélomanes sont venus, très nombreux, découvrir l'intégralité du cinquième album de Lila Borsali.En effet, l'Opéra Boualem Bessaïeh était déjà plein à craquer une heure avant le début du concert. C'est dire que Lila Borsali est une voix sûre dans l'échiquier de la chanson andalouse. Ce concert promotionnel et exceptionnel à la fois, d'une durée de deux heures, a charmé l'ensemble des convives de par son approche très originale.
Si, habituellement, un interprète de musique est accompagné sur scène, seulement de son fidèle orchestre, Lila a, cette fois-ci, innové en présentant un concept original alliant le chant, le conte, le théâtre et la danse. La soirée est étrennée par la projection d'un court métrage de douze minutes intitulé Laissez-moi aimer, produit par le réalisateur Belkacem Hadjadj. L'histoire narrée est celle d'une pièce musicale andalouse chorégraphiée dans un décor contemporain, à savoir dans le métro d'Alger, et ce, sous le thème universel de l'amour, souvent empêché de s'exprimer, mais jamais vaincu.
Ce court métrage est en fait le résumé du cinquième album de Lila Borsali Pour l'espoir, dans le mode djarka. Place ensuite au déroulé du spectacle, avec l'entrée sur scène d'un orchestre composé de douze virtuoses musiciens. Dès les premières notes musicales de la touchia Jarka jouées, un danseur investit la scène en faisant des pas de danse contemporaine mesurés. Il est très vite rejoint par d'autres artistes, placés en arrière de la fosse.
Pour mieux situer l'histoire de la nouba dans le temps et l'espace, deux comédiens, Djamel Labri et Amirouche Rebbat, incarnant des rôles aux âges différents, se lancent, par intermittence, dans la genèse de deux histoires d'amour, qui se sont déroulées à deux époques différentes. La première légende raconte l'histoire contrariée de Assim le musulman et Isabelle la catholique, vécue dans une petite ville de Teruel, en Espagne, vers 1112. La deuxième histoire d'amour revient sur l'idylle, en 2017, de Tamandra et Tarek.
L'artiste, Lila Borsali, dans un timbre vocal des plus raffinés, se lance dans l'interprétation de la nouba complète Pour l'espoir, composée par le musicologue tlemcénien, Toufik Benghabrit.
Avec la classe qu'on lui connaît et ses performances artistiques incontestées, Lila Borsali décline, par des haltes bien structurées, l'ensemble des titres de son album : Metchaliya Jarka, Oser aimer, Bonheur à deux, Regards, Passion, Loin de toi, L'amour des uns, la haine des autres, L'Amour est roi, Victoire et Laissez-moi aimer. Si l'interprète a été à la hauteur des espérances, il n'en demeure pas moins que le public n'a pas été avare en applaudissements et en youyous. Une véritable osmose s'est opérée tout au long de ce sublime voyage musical fantasmatique.
A travers la sortie simultanée de son court métrage et de son cinquième album, prônant l'acceptation de la différence de l'autre et le savoir vivre-ensemble, Lila Borsali a réalisé un rêve qui lui tenait à c?ur, celui de mettre en exergue la relation directe de la musique avec la société. «Mon idée était une autre manière de voir la musique andalouse et de la présenter sans pour autant toucher à ses principes.
C'est important pour moi que cette musique reste comme elle est. C'est ce qui fait, d'ailleurs, son fondement. C'est vraiment une relation avec le patrimoine et la créativité.
A travers ma démarche, j'ai voulu enrichir le patrimoine», avait-elle déclaré, jeudi soir, lors de la présentation de son court métrage à l'hôtel El Djazaïr à Alger. Il est à noter que ce concert Pour l'espoir sera reconduit le 29 mars à Oran et le 11 avril à Annaba.


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