Elle provient des containers d'«El Bouchi»

Alors que les Oranais se sont réjouis des mesures d'un déconfinement partiel leur permettant de sortir le soir jusqu'à 23 heures pour humer un peu d'air frais, en ces temps de grandes chaleurs, voilà qu'ils sont éc?urés de devoir supporter des odeurs nauséabondes comparables à des odeurs fécales. Contre toute attente, ce n'est pas l'entretien des canalisations des eaux usées qui est en cause, il s'agit, en fait, de deux containers de viande avariée saisie dans l'affaire de Kamel El Bouchi.Amel Bentolba - Oran (Le Soir) - Les effluves persistent depuis déjà quelques jours, mais ces dernières 48 heures, elles sont devenues insoutenables. Aussitôt, des voix accusent les services de la commune d'Oran de mauvaise gestion de l'entretien des canalisations des eaux usées. Beaucoup ne comprennent pas comment des odeurs se propagent sur un large périmètre du centre-ville et qui semblent provenir du front de mer.
Des témoins parlent de matières fécales, au c?ur même de la deuxième ville du pays qui croule déjà sous les ordures et vit un incivisme jamais vécu auparavant. Mais d'où viennent ces mauvaises odeurs ' La réponse est venue de la délégation communale El-Amir qui a rendu public, dimanche, un communiqué indiquant que ces émanations « se dégagent des containers renfermant des viandes avariées, et qu'il ne s'agit nullement d'un problème de mauvaise gestion des canalisations des eaux usées de la ville, comme rapporté par certaines rumeurs», précisant que les services de la commune sont intervenus auprès des responsables du port d'Oran afin qu'ils prennent les mesures adéquates et se débarrassent de ces containers.
Pour de plus amples informations, nous avons contacté, par téléphone, le directeur de l'exploitation du port, Ghrib Allah Habib. Ce dernier nous explique qu'il s'agit de la viande saisie en 2018 dans le cadre de l'affaire des 701 kg de cocaïne saisis à Oran impliquant Kamel Chikhi, dit «le Boucher».
L'affaire avait révélé la présence de plusieurs tonnes de viande en provenance du Brésil à bord du bateau Vega Mercury. «Il s'agit de 2 containers de viande impropre à la consommation. Les services portuaires d'Oran ont pris les devants auprès des domaines publics en leur donnant ordre de faire évacuer la marchandise avariée.»
Pour notre interlocuteur, aujourd'hui, dans cette situation, le port ne peut rien faire, «c'est l'affaire des domaines publics. Pour notre part, nous avons l'ordre du procureur du tribunal de Sidi-M'hamed instruisant les responsables des domaines publics de les dégager, et on attend».
Par ailleurs, vu le désagrément que cela a causé à la population oranaise, les services portuaires se sont rapprochés de la police. «Nous leur avons demandé de nous aider auprès du wali d'Oran afin de saisir le directeur des Domaines à Oran pour l'évacuation de ces containers», ont-ils souligné.
Alors que la plupart des containers (16) ont été vendus aux enchères, la DCP avait estimé que ces deux containers renfermaient de la viande impropre à la consommation, nous explique notre interlocuteur et depuis 2018, la marchandise a eu tout le temps de pourrir.
A. B.