Elle pourrait ne pas couvrir ses investissements d’ici 4 ans

Sonelgaz face à des problèmes financiers On assiste, ces derniers jours, à des coupures d’électricité répétitives à travers plusieurs régions du pays, et les Oranais en connaissent un bon bout... Toutefois, «la situation est rentrée dans l’ordre hier matin». C’est là une affirmation du PDG de la Sonelgaz qui a expliqué les raisons de ces coupures par l’arrachement de pylônes du réseau de très haute tension, autrement dit, «la Sonelgaz n’a pas procédé à des coupures volontaires». Ces déclarations ont été faites hier sur les ondes de la radio où il était invité. Mais le clou de l’intervention du Président directeur général de la Sonelgaz a été essentiellement la question des finances. Noureddine Bouterfa a appelé, dans ce contexte, avec insistance, les autorités publiques à réfléchir à une solution pour trouver les finances nécessaires aux programmes d’investissements de l’entreprise après 2012. Cette année marquera, en effet, la fin d’une première phase d’investissements énormes estimés à 5 milliards de dollars, selon Bouterfa. Ces financements avaient été avancés par le Trésor mais aussi à travers des emprunts obligataires auprès des banques et des particuliers. Mais pour les rembourser, la Sonelgaz a besoin d’argent. Et de l’argent, elle va en manquer sérieusement après 2012 et c’est aux autorités de trouver, dans ce cas, une solution. Pour Bouterfa, «la Sonelgaz va manquer plus tard de ressources financières si rien n’est fait pour rembourser les emprunts». «Les problèmes pourraient survenir vers 2010. Il faut trouver une solution et, pour moi, il s’agit d’attirer l’attention des autorités dès aujourd’hui», précisait l’intervenant qui a tenté toutefois d’atténuer le problème en assurant de la disponibilité des financements pour la première étape. «Il n’y a pas eu de contrainte pour réaliser notre premier programme d’investissement. Nous arriverons à couvrir nos investissements en 2012 mais après on ne sait pas» a-t-il déclaré. Selon lui, ou c’est le contribuable qui va participer au financement ou c’est l’Etat qui va le faire et, dans les deux cas, «il faut trouver une solution à ce problème». Le PDG de la Sonelgaz, qui a aussi parlé du recouvrement des redevances impayées, estimées à plusieurs milliards de DA, est revenu sur la question de l’augmentation des tarifs. «Si cette option est aujourd’hui écartée, elle devrait être rediscutée en 2010", estime Bouterfa qui ajoutera que «c’est une question inévitable». Par ailleurs, il a évoqué la signature de contrats pour l’exportation de l’électricité vers le Maroc dans un premier temps. Selon lui, plusieurs centrales électriques vont être mises en service pour une production de 3.000 MW. «C’est le cas de la centrale Hodjrat E’nos avec une production de 400 MW qui sera en service dès le mois de décembre», dira-t-il. Avec ces capacités de production, le besoin interne en électricité sera couvert et le surplus sera exporté vers le Maroc. «Le contrat porte sur l’exportation de 400 MW au maximum, ce qui permettra un gain de 150 millions de dollars à l’entreprise» a-t-il assuré. La prochaine étape sera l’exportation vers l’Europe via l’Espagne grâce à une société mixte algéro-marocaine. Pour ce qui est de la consommation interne, le mois de Ramadan a connu un pic inégalable, atteignant 12% par rapport à l’année passée. Une consommation qui a dépassé toutes les prévisions, a estimé le PDG de la Sonelgaz. Tahar A.O.