Algérie

Elle pourrait amener environ 500.000 emplois en 10 ans



La franchise, une sérieuse option contre l’informel L’Algérie, selon Sami Boukaila, président du club Care (Cercle d’action et de réflexion autour de l’entreprise), ne dispose à l’heure actuelle que d’une trentaine d’enseignes franchisées, internationales en majorité, alors que le voisin de l’Ouest, qui a démarré en 1996 avec 37 enseignes, atteint aujourd’hui les 310. Ce modèle de développement d’affaires rentable et moins coûteux, qui profite notamment à des start-up (entreprises en démarrage) ainsi qu’aux PME avec un taux de perte à moins de 7%, permet, selon M. Boukaila, d’une part, la création de pas moins de 500.000 emplois en 10 ans sur la base du même niveau de développement que l’Afrique du Sud et, d’autre part, la mise à niveau du capital humain à travers l’apprentissage des travailleurs aux techniques de la clientèle, le transfert technologique et le savoir-faire, l’amélioration du climat des affaires, le renforcement du secteur formel et enfin l’adaptation aux standards internationaux en matière de production, de distribution et de protection des consommateurs. D’après le président du club Care, l’Algérie dispose de tous les moyens nécessaires pour réussir cette reconversion à l’instar des Egyptiens, Marocains ou Sud-Africains et pourrait même devenir, à terme, un leader dans ce domaine. Il ne s’agit pas, selon lui, comme le font croire quelques-uns, d’une franchise qui s’apparente à du commerce import-import d’enseignes internationales, mais d’un modèle de business qui permet aux entrepreneurs nationaux de recopier le dispositif avec des concepts locaux. Il donne dans ce contexte l’exemple du Mac Donald égyptien qui s’est développé et a détrôné le véritable Mac Donald. En outre, la franchise est devenue, explique Boukaila, un moyen efficace pour endiguer l’informel dans la mesure où elle en constitue le concurrent direct. Certes, le développement de la franchise en Algérie est soumis à des contraintes majeures liées à l’ampleur de la contrefaçon, lorsqu’on sait que les gens préfèrent les produits contrefaits parce que les petites bourses ne se permettent pas d’aspirer à plus cher. «Seulement, demain, si le pouvoir d’achat de l’Algérien tendra à s’améliorer et le PIB à s’élever, le consommateur adoptera automatiquement un autre comportement et réfléchira par deux fois avant de faire une acquisition, en allant naturellement vers des produits de qualité», explique-t-il. Pour M. Boukaila, la contrefaçon, de toutes les manières, existera toujours et elle aura ses propres marchés. Néanmoins, le secteur informel tendra, selon lui, à être réduit au fur et à mesure à sa plus simple expression si le concept de la franchise est correctement organisé pour satisfaire les attentes des clients et du marché. Parallèlement, il faut, recommande-t-il, une volonté politique consacrée, en tentant en particulier de rationaliser l’immobilier commercial urbain par le développement des centres commerciaux ainsi que celui des produits financiers adaptés. D’autant plus que les banquiers, précise-t-il, sont plus sécurisés aujourd’hui avec une PME qui démarre dans le contexte de franchise avec un moindre risque. A ce titre, la BEA, selon lui, a bien intégré ce concept dans ses opérations avec les PME du fait qu’il est «gagnant-gagnant». Pour amener notre économie à adopter les enseignes franchisées, une importante discussion est en cours actuellement au niveau du département du commerce. Les entrepreneurs, qui craignent en effet d’entrer dans les cadres législatifs fermés, ont plutôt proposé un code d’éthique et de déontologie où les franchiseurs et les franchisés devront respecter un certain nombre de conduites les uns vis-à-vis des autres. Enfin, conclut-il, la justice, qui est en phase de mutation rapide, orientée notamment sur l’économie et le business, pourra intégrer le concept de la propriété intellectuelle et mettre à exécution les décisions de justice contre les contrefacteurs et les vendeurs de tout acabit.




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