Elle n'est pas géniale celle-là '

Quand on vous dit que quelque part, dans le Sud, comme à El-Bayadh par exemple, on a relâché dans la nature des dizaines de gazelles pour leur permettre de se repeupler, vous ne croyez pas un seul instant qu'il s'agit là d'une action purement altruiste.Personne n'ignore que lorsque des émirs du Golfe se déplacent dans le Sud, c'est pour faire une razzia sur des espèces rares, spécifiques à la région. Et les autorités locales qui parlent de l'accord se doutent bien que les prétendues nobles intentions ne convaincront personne. On sait bien que la servilité à l'égard des émirs qataris ne s'encombre pas de luttes pour la préservation d'espèces animales en voie de disparition. Dans le cas de nos gazelles, il faut bien encourager leur repeuplement si l'on veut continuer à en massacrer. Quand on pense luxe, argent et farniente dans la région, c'est aux émirs du Golfe que revient la médaille d'or. Ils en ont tellement chassé qu'il n'y en a plus assez pour satisfaire leur féroce appétit toujours grandissant. On ne peut pas reprocher aux amis de nos bêtes sauvagement exterminées de ne pas régulièrement ruer dans les brancards pour attirer l'attention des plus hauts responsables du pays.
Oui, mais voilà ! Qui satisfaire ' Quand il s'agit de l'appétit d'alliés «utiles», les protestations locales passent sans retenue à la déchiqueteuse. La protection des espèces et l'interdiction de chasser celles décimées pour assouvir des besoins assassins, l'Algérie qui n'ignore pas que c'est le cas de la population animalière de ses régions steppiques fait mine de ne pas voir les ravages qui sont occasionnés par les chevauchées exterminatrices de ses hôtes qui construisent chez eux et détruisent allègrement chez les autres.
Quand il n'y en a plus et parce qu'il faut absolument réintroduire l'espèce, on s'empresse de repeupler. Pas question de renoncer aux chevauchées meurtrières conduites avec arrogance dans le Sud algérien avec la bénédiction d'autorités locales sommées de satisfaire les moindres caprices des amis bédouins. Bien sûr, on ne parlera que de coopération, pas de s'aménager d'autres courses-poursuites pour d'autres massacres.
M. B.