Algérie - Revue de Presse

Elle lance une nouvelle grille de lectures La Coface qualifie de «moyen» l'environnement des affaires en Algérie


Innovation 2008 dans la grille de lecture du «risque-pays», l'appréciation n'est pas du genre à plaire aux «pilotes» de l'économie algérienne. La Caisse française d'assurance pour le commerce extérieur (Coface) crédite l'Algérie d'un indicateur mitigé dans le chapitre du climat d'affaires. L'Algérie jouit de la note «B» - synonyme de cinquième place -, un rang en deçà de son classement au panorama mondial «risque-pays». A l'appui de sa note, la Coface met en avant une somme d'explications au premier rang desquelles le climat d'affaires. Un aspect qui fera désormais l'objet d'un classement à part. «L'environnement des affaires est moyen», constatent les analystes de l'assureur français. En guise de justification de la note «B» attribuée à l'Algérie et à trois autres pays d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, ils pointent une série de lacunes et de contraintes. Remarques qui résonnent mal à l'oreille de ces derniers, l'Algérie meuble la liste des pays où «le recouvrement des créances est parfois difficile». Autres doléances qui affectent le climat d'affaires, la lisibilité de la santé des entreprises algériennes. «La fiabilité et la disponibilité» de leurs bilans «sont très variables». «Les institutions présentent certaines fragilités», argue la Coface sans autres précisions. «Les entreprises évoluent dans un cadre instable ou peu performant», d'où un conseil de prudence de l'assureur hexagonal à l'endroit de la communauté d'affaires hexagonale. «C'est un facteur de risques à prendre en compte pour les transactions interentreprises». Cette grille de lecture contraste avec le discours officiel algérien. Au gré des colloques et des journées économiques, ministres en charge des secteurs économiques, chefs d'entreprise et banquiers s'attachent à «vendre» un paysage économique désormais lisible et visible. En visite à Paris à l'automne dernier à l'invitation du Medef-International (patronat français), le ministre des Participations et de la promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, avait fait valoir un climat d'affaires «en amélioration constante». A la Coface, on justifie la mise en place de cette notation supplémentaire par le souci de mettre à la disposition des entreprises françaises un nouvel outil d'appréciation. «Cela permet d'évaluer la qualité globale de l'environnement des affaires» dans un pays. «Les bons résultats économiques d'un pays ne contribuent pas toujours à une amélioration des affaires», précisent les experts de la caisse. L'allusion vaut pour les pays dotés de matières premières. L'envolée des cours sur les marchés mondiaux conforte leur santé financière et leur confère un «réel dynamisme» économique sans que cela ne se traduise par un ancrage des réformes. C'est la première fois depuis le lancement, en 1996, de son panorama «risque-pays» que la Coface note, dans un classement à part, l'environnement d'affaires. Autant que pour le «rating pays», 155 pays sont passés au crible. Logée à la même enseigne que l'Arabie Saoudite, l'Egypte et le Liban, l'Algérie fait mieux que l'Iran et la Syrie (crédités de la note «C» ou sixième place), la Libye, l'Irak et le Yémen («D»). Comme au classement «risque-pays», la Tunisie et le Maroc jouissent de la note «A4» (4e place) au même titre que la Jordanie, et Oman. Quatre monarchies du golfe (Emirats, Koweït, Qatar et Bahreïn) sont logés à la troisième place (A3) en décalage d'une loge par rapport à leur classement «risque-pays». C'est Israël qui offre l'environnement d'affaires le plus favorable, selon les conjoncturistes de la Coface. Note prévisible, l'économie algérienne aborde l'année 2008 avec une appréciation «risque» inchangée. Au miroir de la Coface, elle occupe la quatrième place (A4), un rang qu'elle avait intégré courant 2005 après une dizaine d'années de «purgatoire économique». Au plus fort des années de violence et d'isolement, l'Algérie était classée entre les 5e et 7e place au grand dam du pouvoir politique et de la classe économique. Comme l'an dernier, l'Algérie reste perçu comme un pays à la visibilité stationnaire. Les perspectives politiques et économiques «peuvent être marquées par quelques fragilités», estiment les prévisionnistes de la Coface. Lesquels se gardent de tirer quelque sonnette d'alarme. «Une relative volatilité de l'environnement des affaires est susceptible d'affecter les comportements de paiement, la probabilité moyenne que cela conduise à un défaut de paiement restant acceptable». En dépit des contraintes qui pèsent sur le climat des affaires, 2008 s'inscrit dans une tendance positive. «Les perspectives de croissance sont favorables et l'économie devrait voir une accélération de son taux de croissance estimé à 5,2 %». En 2007, celle-ci s'est affichée à 6 % hors hydrocarbures, selon des estimations toujours en attente de consolidation. Conséquence d'un léger recul de la demande internationale, la production nationale s'est tassée un peu, bloquant le compteur de croissance à 4,8 %. Sous un angle macro-économique, aucune incertitude ne pèse sur l'avenir immédiat. «Le pays jouit d'une situation financière sans précédent», confortée par un endettement extérieur ramené à sa plus simple expression et un niveau de revenus potentiellement important. Autant d'atouts qui mettent le pays «à l'abri d'une crise de liquidité».
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