Algérie

Elle l'a déclaré hier à Rabat



Elle a souligné que cette initiative était de nature à permettre aux Sahraouis de gérer leurs affaires par eux-mêmes, mais n'a soufflé mot sur l'appel que lui avait lancé, la veille, le Premier ministre sahraoui.Au terme de sa tournée au Maghreb et après l'escale algérienne, la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a été accueillie, samedi soir, à l'aéroport de Rabat-Salé, par le ministre délégué aux Affaires étrangères et de la Coopération, Youssef Amrani, ainsi que par l'ambassadeur des Etats-Unis au Maroc, Samuel Kaplan. En réalité, cette visite de deux jours dans le royaume est, pour Hillary Clinton, un énième retour dans un pays qu'elle connaît bien et dont on dit qu'elle serait éprise. Sa dernière visite officielle au Maroc remonte à novembre 2009. C'était sa première visite dans la région en sa qualité de secrétaire d'Etat. L'accueil que lui ont réservé, cette fois, les Marocains a porté essentiellement sur deux étapes.
La troisième étape, une réunion avec des représentants de la société civile marocaine ayant été purement et simplement annulée sans aucune forme d'explication. L'association américaine, Human Rights Watch, avait saisi l'occasion de cette visite pour appeler la secrétaire d'Etat à faire des pressions sur le nouveau Chef du gouvernement marocain, l'islamiste Abdelilah Benkirane, et à exhorter notamment les autorités marocaines à libérer Rachid Nini, un journaliste qui purge actuellement une peine d'une année de prison ferme pour ses écrits critiques. Elle a, donc, d'abord, été reçue par Tayeb Fassi Fihri, conseiller du roi Mohammed VI, et en l'absence de ce dernier qui serait, dit-on, en voyage aux? Etats-Unis. Cet entretien avec un membre éminent de la Task Force royale s'est déroulé en présence du secrétaire d'Etat adjoint pour le Proche-Orient, Jeffrey Feltman. Ceci, pour la première partie. Après, c'était le tour de Saâd Eddine El-Othmani, le nouveau ministre islamiste des Affaires étrangères, tout auréolé de ses 'exploits? en terre algérienne et de sa proposition courageuse de supprimer le mot 'arabe? de l'UMA, de recevoir son homologue US pour un long entretien suivi d'un déjeuner de travail.
Il s'agit du premier entretien officiel entre la secrétaire d'Etat américaine et un membre du gouvernement de l'islamiste Abdelilah Benkirane, leader du Parti justice et développement (PJD), entré en fonction début janvier, après sa victoire aux élections législatives saluée du reste par Mme Clinton qui avait alors offert l'aide des Etats-Unis au nouveau Parlement marocain. À cette même période, le Maroc faisait son entrée en qualité de membre non permanent au Conseil de sécurité de l'ONU pour une période de deux ans.
'les Etats-Unis d'Amérique soutiennent les efforts visant à trouver une solution mutuellement acceptable à la question du Sahara?, a indiqué ensuite Hillary Clinton qui, après le repas, a mis les pieds dans le 'tajine?. Lors d'un point de presse à l'issue de ses entretiens avec les officiels marocains, la secrétaire d'Etat US a qualifié l'initiative d'autonomie du Sahara Occidental présentée par le Maroc de 'sérieuse, réaliste et crédible?, soulignant que cette initiative est de nature à permettre aux Sahraouis de gérer leurs affaires par eux-mêmes. La veille, le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, avait lancé, pour sa part, à partir des camps des réfugiés de Tindouf, un appel à Hillary Clinton, pour prendre conscience du problème sahraoui et à respecter les résolutions des Nations unies. De la légalité internationale, la secrétaire d'Etat n'en a soufflé mot. Elle semble plutôt avoir choisi son camp en faveur des positions marocaines. Et, semble-t-il, elle ne serait pas la seule. En effet, pour certains observateurs avertis, l'internationale islamiste va peser de tout son poids en faveur du Maroc. 'avec un nouveau gouvernement islamiste marocain résolument attaché à la 'marocanité' du Sahara et déjà très motivé par ses premières prouesses diplomatiques, il y a tout lieu de craindre un basculement en faveur des thèses marocaines qui, désormais, ont le vent en poupe à la faveur de ce que certains s'autorisent à appeler Printemps arabe?, nous explique une source diplomatique très au fait de ce dossier.
M-C L


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