Algérie

Elle interpelle les candidats sur les questions de la femme et des jeunes


Elle interpelle les candidats sur les questions de la femme et des jeunes
"Les cartes présidentielles que des candidats sont en train d'afficher viennent des revendications sociales." C'est l'avis de l'avocate Fatma-Zohra Benbraham, qui s'est élevée au-dessus des tentatives d'instrumentalisation de la femme, à des fins purement électoralistes, pour interpeller les programmes des candidats à la présidentielle. Hier, lors d'une conférence de presse qu'elle a animée au siège du quotidien DK News, à Alger, cette dernière s'est exprimée sur le fonds destiné aux femmes divorcées ayant des enfants mineurs à charge, notant qu'elle est "la première" à avoir réclamé cette "caisse des pensions", en s'inspirant du cas tunisien, avant d'être relayée par le mouvement associatif.Autrement dit, l'instruction du président Bouteflika relative à la création d'un fonds destiné à ces femmes divorcées trouve son origine dans les revendications de la société civile. "C'est la société civile qui a revendiqué la caisse des pensions alimentaires et non pas l'Etat. L'idée en elle-même est vieille. On est en train de nous servir du réchauffé", a déclaré Me Benbraham. Cette dernière a signalé qu'à l'exception des 3 000 DA attribués à l'écolier en début d'année scolaire, "l'Etat ne fait rien pour aider les enfants".Entièrement acquise au principe de protection de la femme et du respect de sa dignité, l'avocate a interpellé non seulement Bouteflika et l'ex-chef de gouvernement, Ali Benflis, qui a fait part de son intention de créer ce type de caisse, une fois élu, mais également les quatre autres candidats en lice.Et c'est dans ce cadre qu'elle a soumis ses propositions. "Avec cette caisse, l'Etat paiera mensuellement la femme divorcée et jouera le rôle de l'huissier en récupérant l'argent auprès du père à partir de sa paie", a-t-elle affirmé.Pour Me Benbraham, la femme divorcée sans ressources, qui a la charge des enfants, doit bénéficier "de la pension alimentaire, de la couverture sociale et des allocations familiales". Dans le cas où le conjoint possèderait des biens, il lui sera également prélevé un certain pourcentage pour permettre à ses enfants de bien vivre. Mais s'il a inscrit ses biens au nom de sa nouvelle femme, l'Etat devrait l'astreindre à "un travail d'intérêt public", en lui confiant des "missions dégradantes". Seulement, pour rendre "fonctionnelle" l'opération d'aide à ces femmes divorcées, Fatma-Zohra Benbraham a proposé la création d'un poste pour "un juge chargé de contrôler cette caisse". "La loi doit protéger cette femme, sinon cette dernière, au lieu d'accéder à son droit, sera dans une position fragile, devra faire face à des intermédiaires et devra payer de son corps", a révélé l'intervenante, en faisant référence au harcèlement sexuel.Le présentant comme seconde "carte présidentielle", le harcèlement sexuel, dira-t-elle, est justement reconnu comme "un délit" en Algérie, grâce au combat de la société civile.Reste à savoir comment punir ce crime. Là encore, l'avocate exposera sa "solution" aux candidats en lice, leur demandant de "faire reconnaître le psychologue comme médecin de l'âme et (d')en faire un témoin expert dans les affaires de harcèlement sexuel, en prenant en considération les rapports qu'il présentera à la justice". D'autres cartes ont aussi été exposées, parmi lesquelles, la révision du système de divorce.À ce sujet, elle a suggéré la création de deux chambres spéciales au niveau de la justice, l'une chargée de réconcilier les conjoints au bout de 2 ans (au lieu des 3 mois actuels) et l'autre chargée de se prononcer sur le jugement du divorce. Me Benbraham a, en outre, plaidé pour un "cadre juridique" responsable de la garde des enfants et des femmes divorcées jetées à la rue, une fois les enfants devenus adultes.À la fin, la militante des droits de l'Homme a appelé les candidats à agir dans le sens de la création de "cités de la jeunesse" pour à la fois "résorber la crise du logement et décongestionner les villes".H ANomAdresse email


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