Elle fait face à d'innombrables difficultés financières Kimial ferme définitivement son usine de Annaba

Financièrement à l'agonie, le groupe tunisien Alkimia, actionnaire majoritaire de la Spa Kimial Annaba, a jeté finalement l'éponge, ceci avant même la fin du mois d'octobre en cours, comme annoncé en juin dernier.
Ainsi, le partenaire tunisien a décidé officiellement la dissolution de son unité algérienne Kimial, révèlent des sources proches de sa direction à Annaba.
Ces mêmes sources affirment que le notaire et le liquidateur ont été désignés et que les administrations locale et nationale ont été saisies de la décision de dissolution de cette entreprise. Kimial Spa est, rappelons-le, une société de droit algérien spécialisée dans la commercialisation du carbonate de soude et la production ainsi que la commercialisation et l'exportation de tripolyphosphate de sodium (STTP), un produit utilisé pour la fabrication de détergents et céramiques.
Sa participation dans sa société algérienne Kimial était de l'ordre de 55%. La partie algérienne, en l'occurrence Asmidal détient pour sa part 45% des actions de la société.
Selon des sources au fait de ce dossier, le groupe tunisien s'est penché sérieusement, au mois de septembre dernier, à Alger sur la question du sauvetage de l'unité de Annaba.
La décision, qui implique une perte d'emploi pour quelque 53 salariés à titre permanent et 53 autres temporaires, dont une quarantaine de contractuels dans le cadre du dispositif DAIP a été prise, en début de la semaine écoulée, à l'issue d'une assemblée générale extraordinaire du conseil d'administration de l'entreprise Kimial.
La décision du groupe était prévisible dans la mesure où Kimial n'arrive plus à écouler son produit sur le marché, inondé depuis un certain temps par des produits concurrentiels autant en termes écologiques qu'en matière de prix. Ce qui a poussé le président-directeur général du groupe tunisien Alkimia, Ali M'hiri, à tirer la sonnette d'alarme, en juin dernier, à l'occasion d'une assemble générale du conseil d'administration.
Ce responsable avait notamment annoncé qu'Alkimia allait être forcée de procéder à la mise en vente de sa participation dans la société algérienne.
'Si nous ne recevions pas une réponse favorable de la part des autorités algériennes d'ici le 11 septembre prochain, date de la prochaine réunion du conseil d'administration, Alkimia sera obligée de mettre en vente sa participation dans la société algérienne Kimial'.
Le groupe tunisien avait alors sollicité de l'Etat algérien, la restitution du précompte TVA, estimé à près de 100 millions de dinars, et l'imposition des barrières douanières sur le STPP importé. Des doléances que les autorités algériennes n'ont pas daigné reprendre malheureusement pour le groupe tunisien.
Nos sources indiquent que la société Kimial est redevable auprès de la Banque extérieure d'Algérie (BEA) d'un prêt avoisinant les 140 milliards de centimes et qu'elle n'a pu procéder que difficilement au versement d'un premier échéancier de 8,5 milliards de centimes de cette dette.
Par ailleurs, au niveau des résultats comptables, la société Kimial a terminé l'année avec un résultat négatif d'environ 2,3 millions d'euros.
B. BADIS