Algérie

Elle exige de l'argent en contrepartie du retour de son ambassadeur : Le ridicule chantage de l'Egypte



Elle exige de l'argent en contrepartie du retour de son ambassadeur : Le ridicule chantage de l'Egypte
L'Egypte a repoussé, hier, sèchement et de façon officielle la main amicale tendue la semaine dernière par l'Algérie l'invitant à tourner la page de l'agression caractérisée dont a fait l'objet, le 12 novembre dernier au Caire, l'EN de football à la veille d'un match contre son homologue égyptienne comptant pour les éliminatoires de la Coupe du monde 2010. Au lieu de faire profil bas, de s'empresser à présenter ses excuses à l'Algérie et de chercher à trouver les moyens de dépasser la crise née durant ces incidents au cours desquels également des dizaines de supporters algériens ont été passés à tabac, le gouvernement égyptien vient, au contraire, de jeter de l'huile sur le feu en posant des conditions au retour de son ambassadeur en Algérie. Il a chargé son secrétaire d'Etat chargé des Affaires juridiques, Moufid Chehab, de faire parvenir aux Algériens son message. Un message qui s'assimile fort bien à une déclaration de guerre. Quoi qu'il en soit, il paraît clair que Le Caire a opté pour la stratégie du pourrissement et de la tension dans la gestion de ce dossier. Dans une déclaration accordée le même jour au journal égyptien Chorouq et reprise par l'AFP, ce responsable gouvernemental a précisé que « l'Egypte ne renverra pas son ambassadeur en Algérie s'il n'y a pas d'excuses ou de dédommagements pour les dégâts subis par les entreprises et le peuple égyptiens. » Les autorités algériennes qui, jusque-là, ont évité de parler de crise ou même de reconnaître l'existence de frictions avec « les frères égyptiens » doivent bien maintenant se rendre à l'évidence qu'avec cette attaque frontale et ce chantage ridicule, les relations algéro-égyptiennes vont au plus mal et qu'il convient, par conséquent, de tirer les conclusions qui s'imposent. Les Egyptiens, qui se présentent dans la peau de victimes, jouent désormais cartes sur table : Moubarak et son clan que les Américains ont, semble-t-il, lâchés au profit de son patron des services de renseignements veulent une confrontation directe et entraîner l'Algérie dans un bras de fer. Il n'est pas nécessaire de sortir d'une grande école de diplomatie pour saisir le sens de leur sortie. Il est bien difficile de percevoir la déclaration faite à la presse par Moufid Chehab autrement que comme un acte d'hostilité.Un matraquage médiatique AU quotidienParallèlement au discours belliqueux tenu par les officiels égyptiens, les médias cairotes poursuivent avec un rare acharnement leur campagne anti-algérienne. Quotidiennement, les journaux et les télévisions inféodés au pouvoir autoritaire de Hosni Moubarak programment de longs articles et ainsi que des émissions spéciales pour dénigrer l'Algérie. Inutile de dire que les Algériens y sont traités de tous les noms d'oiseaux. Même au plus fort des tensions entre l'Algérie et le Maroc, le discours n'a, pour ainsi dire, jamais connu une telle bassesse ni n'a été aussi ordurier. Pis encore, le pouvoir de Moubarak, qui est un spécialiste des coups bas, a donné ordre dans la discrétion à ses chancelleries de relayer cette campagne de dénigrement à l'étranger et de salir l'image et la réputation de l'Algérie sur la scène internationale.Hormis les quelques répliques timides, lancées au vol, par Mourad Medelci puis par Ahmed Ouyahia en guise de réponses aux insanités égyptiennes, il faut dire que le gouvernement algérien a préféré jusque-là jouer la carte de l'apaisement et ignorer les gesticulations de Moubarak et de ses sous-traitants politiques. C'est, du moins, l'explication donnée, jeudi dernier, en marge des travaux de la 13e tripartite, par le Premier ministre Ahmed Ouyahia pour justifier le flegme et le silence de la diplomatie algérienne. Mais la démarche choisie par les décideurs algériens pour gérer la crise algéro-égyptienne ne fait pas l'unanimité au sein de la large opinion qui se montre de plus en plus excédée par la « passivité » de la machine diplomatique algérienne face aux atteintes répétées aux symboles de l'Algérie.Cela à commencer par l'agression de l'EN, l'attaque de l'ambassade d'Algérie au Caire et le lynchage de supporters. Plus, celle-ci voit dans les réponses molles données la semaine dernière à son homologue égyptien qui avait déjà exigé des excuses officielles et le dédommagement des entreprises égyptiennes établies en Algérie et touchées par des actes de vandalisme comme une incapacité chronique du pouvoir à assumer ses responsabilités. Certains Algériens parlent même d'humiliation. Difficile de dire à tout ce beau monde qu'il a tort surtout qu'il découvre dans les journaux que quelques heures avant le « rappel à l'ordre » égyptien, un ministre algérien, Chakib Khelil en l'occurrence, en visite officielle au Caire, a pris le carnet de chèques de la RADP, pour financer sur place un projet de plusieurs centaines millions de dollars que Moubarak et son clan exploiteront pour essayer de sauver leur tête. Et avec ça, il est à parier qu'il s'en trouvera des gens au pouvoir qui chercheront à transformer cet affront en victoire et à convaincre qu'il faut tendre l'autre joue.


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