Algérie

Elle est vendue à 500 et 600 DA



Elle est vendue à 500 et 600 DA
Manque ? La sardine, considérée depuis longtemps comme étant l'aliment du pauvre, demeure hors de portée des bourses.Avant-hier, vendredi, le prix affiché par de nombreux poissonniers était de 600 DA/kg pour légèrement dégringoler, hier, à 500 DA/kg. Un prix qui demeure quand même inaccessible pour les salariés. Nombreux sont les consommateurs qui se sont pointés, hier, devant les étals pour voir si le prix a baissé ou non.«Je n'achète pas, comme vous voyez c'est toujours cher, pourtant c'est le poisson du peuple?!», nous dit en substance un vieux au marché Ferhat-Boussaâd (ex-Messonnier). C'est un fait. La sardine déserte les cuisines algériennes. De nombreuses femmes s'en privent, alors que d'autres se contentent d'acheter une petite quantité. «Je suis épouse d'un médecin mais même pour nous c'est trop cher», nous dit une femme. La semaine dernière, ce poisson a été vendu au minimum à 600 DA dans certains marchés de la capitale, alors qu'il y a à peine deux mois, il se vendait à 300 DA, voire même moins. A Réda-Houhou (ex-Clauzel) les consommateurs ont dû débourser 800 DA pour acheter un kilo de ce produit qui se fait de plus en plus rare. Au marché Réda-Houhou, Ferhat-Boussaâd,Birkhadem..., les tables et les caisses étaient vides en attendant des jours meilleurs. L'augmentation des prix peut s'expliquer par la rareté de plus en plus inquiétante de la sardine sur nos côtes. Une situation qui se confirme par les étals qui demeurent peu garnis contrairement aux années précédentes. Une chose est sûre, le marché est peu alimenté mais sans pour autant avoir un réel impact sur les prix. Interrogés sur le sujet, nombreux sont les consommateurs qui disent ignorer cette flambée, n'ayant pas acheté ce produit depuis belle lurette. Les Algériens ont complètement boudé le poisson frais, se contentant de consommer du congelé. «Je n'achète pas le frais tant que les prix continuent de flamber. A 400 DA, je peux avoir un kilo de merlan congelé», nous confie un quadragénaire. Certaines personnes soupçonnent même la qualité du poisson mis sur les marchés locaux. «On n'est jamais sûr s'il s'agit vraiment du frais ou du congelé imbibé d'eau»?! lance un homme. «J'ai sillonné pratiquement tous les coins d'Alger pour acheter de la sardine mais sans résultat. Je suis venu ici dans ce marché pour voir si je peux en trouver puisque j'ai des invités et j'ai prévu un plat de sardine, la viande étant trop chère». Cette flambée reste inexpliquée et incompréhensible pour le consommateur, d'autant plus que le temps se prête favorablement pour ce genre d'activité.«Il n'y a ni tempête ni vagues pourquoi ailleurs les produits de mer sont disponibles même lorsqu'il y a le mauvais temps», déplore une dame.Le ministre de la Pêche et des ressources halieutiques avait dernièrement estimé que la hausse du prix de la sardine, qui avoisine les 500 DA le kg dans les marchés de la wilaya d'Alger pose un problème structurel de fond . Selon lui, « le système de distribution et le rôle des intermédiaires constituent une partie de ce problème».S'agissant de la distribution des produits de la mer, dont la sardine, Ahmed Ferroukhi , a expliqué que les «circuits courts» (pêcheurs-consommateurs) ont disparu au profit des «circuits longs» qui enregistrent l'intervention des intermédiaires. «Les systèmes de distribution alimentaire dans les centres urbains de plus en plus développés sont des circuits longs. Les circuits courts sont une solution qui n'a plus court de nos jours», a-t-il précisé. M. Ferroukhi a indiqué en outre que son secteur n'a pas de problèmes avec les intermédiaires en tant que tels. ««Le problème n'est pas dans la présence des intermédiaires qui sont nécessaires dans la chaîne de distribution des produits, mais dans leur rôle. Il faut qu'ils s'occupent de leurs tâches comme le transport, le stockage et la mise sous froid des produits», a-t-il conclu.




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