Elle est composée de personnalités nationales de premier plan

Le candidat Bouteflika à l'élection présidentielle du 17 avril prochain innove en matière de direction de campagne. Le spectre de l'abstention, les appels aux retraits de candidatures, mais aussi son état de santé délétère l'ont contraint à mettre sur pied deux structures, bien distinctes, pour mener à bien sa campagne électorale et faire bonne figure lors de ce rendez-vous éminemment important : une direction à proprement parler et un comité de suivi et d'élaboration de la stratégie de campagne. La direction, qui sera confiée à l'actuel Premier ministre, Abdelmalek Sellal, constitue la structure opérationnelle chargée de mener la campagne sur terrain. Sellal, qui démissionnera tout de suite après l'expiration du délai de dépôt des dossiers de candidatures prévu le 4 mars, sera remplacé par un Premier ministre intérimaire. On parle de son replacement par Youcef Yousfi, l'actuel ministre de l'Energie, dont la mission sera de gérer les affaires courantes durant les 45 jours de campagne. Sellal ne sera, cependant, pas seul à la tête de la campagne. Il sera secondé par Abdelkader Ouali, ex-secrétaire général du ministère de l'Intérieur en sa qualité de directeur adjoint de campagne. Loin d'être anodine, sa nomination répond à un objectif bien défini : mobiliser les walis pour la campagne. Destabilisés et démotivés par l'annonce d'un mouvement dans leur corps en juin prochain, les walis sont tout autant démoralisés par les critiques incessantes à leur encontre de la part du ministre de l'Intérieur, Tayeb Belaïz. Aussi, les personnalités gravitant traditionnemment autour du président Bouteflika feront tout autant partie du staff de campagne : Hamraoui Habib Chawki, ancien P-DG de l'ENTV, Wahid Bouabdellah, député FLN d'Alger et ancien P-DG d'Air Algérie, Amara Benyounès, ministre du Développement industriel et secrétaire général du Mouvement populaire algérien (MPA), et Abdesslam Bouchouareb, député RND d'Alger. S'agissant du comité de suivi et de stratégie, il sera, quant à lui, doté d'une direction collégiale : Ahmed Ouyahia, l'ancien Premier ministre et ex-patron du RND, Abdelaziz Belkhadem, ancien chef de gouvernement et patron du FLN, Abdelkader Bensalah, actuel SG du RND, Amar Ould Khelifa, président de l'Assemblée nationale, et Amar Saâdani, actuel SG du FLN. Chargé de penser la campagne dans ses moindres détails, ce comité aura pour mission d'évaluer sur le terrain, le travail de la direction de campagne dans un environnement menacé par le spectre du boycott et caractérisé par des appels incessants aux retraits de candidatures. "Nous devons contrecarrer les appels de l'opposition à bouder l'élection, la tendance de la population au boycott et tout discours parasite qui empêcheraient les citoyens de voter en faveur du candidat Bouteflika", explique un membre de la direction du FLN, qui précisera que "nous devons trouver les moyens les plus adéquats pour mieux s'adresser aux citoyens, réfléchir comment arriver à une participation massive à cette présidentielle et corriger les failles que peut commettre la direction de campagne". La direction bicéphale de campagne aura son siège dans une somptueuse villa à Hydra, la même que lors de l'élection présidentielle de 2009.N MNomAdresse email