Algérie

Elle est arrivée mardi en France: Sophie rendue à Jacques Scharbook



Le feuilleton Sophie a finalement connu son épilogue, après quatre années d'un conflit judiciaire entre un père français et la famille de la mère, une Algérienne décédée, pour la garde de la petite fille âgée aujourd'hui de 8 ans. Mercredi, la petite Sophie a été confiée à son père français. Selon le quotidien français Le Monde, l'enfant est arrivée en France mardi après-midi par un vol en provenance d'Alger, accompagnée par le consul général de France, Francis Heude, à qui les autorités algériennes l'avaient remise le matin même.

Dans une déclaration à chaud, Jacques Scharbook, le père de l'enfant, a indiqué que Sophie était en bonne santé et en pleine forme. «C'est indescriptible. Cela fait quatre ans et demi que je cherche ma fille. Il m'est très difficile de le décrire : c'est de la joie, c'est du bonheur. Tout est confus», a-t-il déclaré à RTL.

Installé en 1984 à Arzew, l'ancien directeur commercial de Renault Véhicules industriels à Oran, avait épousé une Algérienne, Farah Belhoucine, en mars 2001, selon le rite musulman. Ils s'étaient ensuite mariés civilement en septembre suivant à la Seyne-sur-Mer, dans le sud de la France, où est née la petite Sophie.

En 2005, sa mère meurt dans un accident de la route. L'enfant est alors confiée, le temps des obsèques, à sa grand-mère à Oran. Celle-ci refusera de la rendre à son père. Ce dernier n'avait cessé depuis d'écrire à tous les politiques français et multiplié les procès en recours en Algérie pour récupérer la petite fille. Au terme de trois années de procédures judiciaires, la Cour suprême d'Algérie a confié, en février 2008, la garde de Sophie à son père. C'est le 15 mars dernier que la petite fille a été placée dans un établissement spécialisé en Algérie et finalement localisée par son père qui multiplia les démarches pour la récupérer.

 «Ma fille a été manifestement bien traitée ces derniers mois dans l'établissement où on l'avait placée. On lui a réappris le français qu'elle avait totalement oublié (...), ce qui me permet de communiquer sans problème avec elle», a indiqué le père.

Pour que la transmission s'effectue en douceur, l'assistante sociale algérienne, qui s'était occupée de Sophie en Algérie, a effectué le déplacement à Marseille. La petite fille ignore jusqu'à l'heure que l'homme qu'elle voit plusieurs heures par jour est son père. L'enfant n'a pas non plus retrouvé son prénom de Sophie. Elle garde pour l'instant celui d'Amira.

Dans un communiqué de la Présidence de la République française, rendu public hier, le président français Nicolas Sarkozy a réitéré l'intérêt particulier qu'il accordait à cette affaire. «C'est avec une grande joie que j'apprends que la petite Sophie a été rendue à son père, M. Jacques Scharbook, après quatre années de séparation. J'ai suivi très personnellement le cas de Sophie et les efforts de son père. J'ai demandé dès mon élection que tout soit fait pour qu'un dénouement heureux intervienne. Notre diplomatie a été constamment mobilisée», lit-on dans ce communiqué. M. Sarkozy a également remercié le président Bouteflika et le ministre de l'Intérieur Yazid Zerhouni. «Je sais le rôle qu'ont joué les autorités algériennes et plus particulièrement le président Bouteflika et le ministre de l'Intérieur M. Yazid Zerhouni, dans l'exécution de la décision rendue par la Cour suprême d'Algérie qui donnait raison à Jacques Scharbook. Nos démarches en faveur de l'application de cette décision ont été intenses et constantes et je me réjouis de voir aujourd'hui nos efforts couronnés de succès», conclut le communiqué.

Abondant dans le même sens, le ministre français des Affaires étrangères et européennes, M. Bernard Kouchner, s'est «réjoui que la petite Sophie ait pu retrouver son père dont elle était séparée depuis quatre ans». Et d'ajouter «qu'à l'heure du dénouement de cette pénible affaire, pour laquelle le président de la République et moi-même avons agi sans relâche, je souhaite saluer le travail remarquable de nos services consulaires et diplomatiques. Je sais le rôle qu'ont joué les autorités algériennes dans la résolution de cette affaire et leur suis reconnaissant d'avoir permis cet heureux dénouement».




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