Après de «longues et dures négociations» qui ont duré près de deuxannées, c'est finalement l'allemand Linde qui a décroché le contrat departenariat (privatisation partielle) de l'Entreprise nationale des gazindustriels (ENGI), en supplantant ainsi son concurrent direct, le français AirLiquide. Désormais, 66% des 50.000 ac-tions du capital social de l'ENGI, soit33.000 actions (d'une valeur de 30.000 dinars chacune) sont détenues parl'allemand Linde, un des leaders mondiaux dans le domaine des gaz industriels.L'Etat garde donc les 34% restants (17.000 actions), et y détient une minoritéde blocage. Les deux parties n'ont pas voulu souffler mot sur le montant de latransaction à «deux chiffres », selon Richard Perrayon, le responsable de lazone Maghreb du groupe Linde. «Vous avez choisi le meilleur», a lancé l'ambassadeurallemand, M. Westerhoff, en direction du représentant du ministère desParticipations, rappelant qu'il y a eu d'autres prétendants pour l'entrée dansle capital de l'entreprise. M. Westerhoff estime que l'accord a bénéficié d'un«contexte politique» favorable aux entreprises allemandes, notamment après lavisite en Algérie de plusieurs ministres, dont celui des Affaires étrangères. M. Bounab, de la SGP Gephac,affirme que « les montants proposés par les concurrents se valent » et que « leplus important, ce sont les mesures d'accompagnement promises par Linde ». Legroupe allemand s'engage, en effet, à maintenir les 700 agents, à créer del'emploi, à « amener l'entreprise au niveau des standards internationaux » dugroupe en lançant un programme d'investissement de l'ordre de 80 millionsd'euros dans les 5 prochaines années. Selon M. Perrayon, le responsablede la zone Maghreb du groupe, « nos offres techniques et financières étaientles plus solides». Richard Perrayon a affirmé que «Linde avait clairementl'intention d'acquérir 100% du capital de l'ENGI». De toute façon, 100% ou 66% nesemble pas plaire à M. Chérifi, SG du syndicat de l'ENGI, qui considère que «l'entreprise a été bradée». Il explique aux journalistes que « tout enrespectant les décisions des pouvoirs publics», le partenaire social «avaitexprimé son opposition à la privatisation même partielle de l'entreprise car,dit-il, l'ENGI dégage des bénéfices depuis plusieurs années». Quant aux cadres de l'ENGI, ilsconsidèrent que le partenariat « ne peut être que profitable pour l'entreprise». L'un d'eux estime que la valeur des bénéfices réalisés par l'ENGI n'est pasun élément déterminant dans l'évaluation de la viabilité de l'entreprise. « Ilfaut plutôt s'interroger sur la possibilité pour l'ENGI à se hisser à un niveautechnologique lui assurant de garder sa part de marché, mais également d'endécrocher d'autres, en particulier dans le secteur de la santé, devant la rudeconcurrence », affirme un cadre, pour qui «l'alliance avec Linde ne peut êtreque bénéfique pour l'acquisition des nouvelles technologies dans le domaine desgaz industriels». «Il y a des mélanges de gaz (dont le dosage se fait au ppm etnon pas au volume) très demandés par certains secteurs industriels, que nous nesavons pas faire, et je suis certain que Linde va nous faire accéder à sonsavoir-faire». Notre interlocuteur fait également remarquer que l'ENGI a eucomme «prétendants au mariage » deux «géants mondiaux», en l'occurrence Lindeet Air Liquide. Pour rappel, Air Liquide Algérie a été nationalisée en 1972pour être rebaptisée ENGI. Notons aussi que le représentant de la SGP, M.Bounab, a fait état d'autres privatisations dans les secteurs de la verrerie etdu recyclage du papier. Les prétendants sont Saint-Gobain (pour une entreprisede verrerie) et une société saoudienne (dont il n'a pas révélé le nom) pour larécupération et le recyclage du papier.
Posté Le : 20/06/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mohamed Mehdi
Source : www.lequotidien-oran.com