Elle compte renforcer son contrôle notamment au niveau des frontières

Vers un recrutement massif à la douane Le DG des douanes, Mohamed Abdou Bouderbala, a déclaré hier sur les ondes de la chaîne III qu’il est question d’un vaste plan de modernisation, en cours d’élaboration, devant couvrir selon lui la période 2007/2009. Le plan en question touchera, entre autres, les ressources humaines, l’organisation interne des douanes, les conditions et moyens de travail et, enfin, le droit douanier. En vue de renforcer sa présence au niveau des frontières, qualifiées ces derniers temps de véritables passoires pour les contrebandiers, les trafiquants de drogues et les émigrants clandestins, l’administration douanière compte donc renforcer ses moyens de lutte, sur le plan des effectifs et des moyens matériels (transports aérien et terrestre). Cela permettra la mise en place de «portes de surveillance le long de nos vastes frontières». Il sera donc question d’«un plan de recrutement massif, soutenu par des cycles de formation». Ainsi, la douane passera, d’après son Premier responsable, d’un corps traditionnel qui impose à un corps qui protége l’économie nationale. Par ailleurs, la douane, qui a opté pour le raffermissement du contrôle douanier, compte promulguer bientôt un cahier des charges -actuellement en voie en finalisation- pour réguler les déchets ferreux et non ferreux, après la décision récente des pouvoirs publics de leur interdiction d’exportation. Ce cahier des charges, et devant les dérives que connaît l’exportation des déchets ferreux et non ferreux, ainsi que ceux des cuirs et des lièges bruts, permettra une très grande traçabilité de ces produits. Selon M. Bouderbala, ces marchandises étant très prisées sur les marchés mondiaux, cela a engendré un courant de fraude important. Cette mesure vient donc juguler ce courant de fraude. D’autres mesures sont venues, a-t-il soutenu, conforter l’action des douanes. Il s’agit essentiellement de la mise en place dans le cadre de la loi de finances 2007 des valeurs fourchettes indicatives pour sécuriser et l’opérateur économique et l’inspecteur des douanes ainsi que le liquidateur de la marchandise. D’autre part, et pour jouer pleinement son rôle dans une économie de marché, après que le commerce extérieur de l’Algérie ait pratiquement doublé, atteignant plus de 22 milliards de dollars en 2006, la douane, a souligné Abdou Bouderbala, a été amenée à se moderniser et à s’impliquer fortement dans le commerce extérieur. Que ce soit en termes de facilitation des échanges qu’en matière de contrôle. Pour ce qui est de l’OMC, la douane algérienne a pris d’ores et déjà un ensemble de mesures visant notamment l’adoption de la valeur transactionnelle qui prendra dorénavant la place de la valeur administrée. De plus, les redevances douanières ont été, selon lui, adoptées et les voies de recours institutionnalisées. C’est-à-dire que l’opérateur économique peut venir à la douane demander un recours à la commission habilitée, présidée par un magistrat, afin de régler un contentieux. En attendant, l’administration douanière, a conclu Bouderbala, est en phase de mise en place d’un statut particulier pour la corporation et l’amélioration des conditions de vie des douaniers, pour ensuite sévir sur les cas de corruption au sein de ce corps stratégique qui a besoin lui aussi d’un travail de moralisation.