Nouria Benghebrit est en mode déminage. A trois semaines de la reprise des cours, la ministre veut éviter d'être confrontée à un mouvement de grève qui viendrait pourrir sa première rentrée scolaire en tant que membre du gouvernement. Pour cela, la responsable du secteur, qui bénéficie d'un a priori positif de la part des travailleurs de l'éducation nationale, joue la carte du dialogue.Une façon de s'assurer de la bienveillance des syndicats. Car si la ministre se montre disponible et à l'écoute de leurs revendications, elle est en même temps otage de la bonne volonté du gouvernement. Ainsi le soulignait au téléphone un responsable syndical de l'éducation : «Nous savons qu'elle ne peut pas faire grand-chose, mais on veut bien l'aider, car au moins elle maîtrise bien son sujet.» Donc, après le Cnapest, c'était hier au tour du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef) d'être reçu par Nouria Boughebrit.Dans un communiqué, parvenu à la rédaction, Boualem Amoura secrétaire général du Satef, est revenu sur les principales revendications formulées par son organisation lors de la rencontre avec la ministre. Le Satef demande une refonte du système éducatif. Il souhaite que la tutelle revoie les programmes et les rythmes scolaires. Pour cela, Boualem Amoura milite pour l'allégement du poids du cartable en diminuant le nombre de livres imposés par l'éducation nationale.De même, il réclame l'enseignement des langues étrangères dans toutes les régions du pays, au moment où certaines d'entre elles, faute de professeurs sont contraintes de faire l'impasse sur l'enseignement des langues étrangères. Conséquence : «65% des étudiants de première année d'université ont des difficultés parce qu'ils ne maîtrisent pas le français», rappelle Boualem Amoura. Par ailleurs, le Satef demande à ce que l'examen du baccalauréat soit réservé aux matières essentielles afin qu'il se déroule pendant trois jours, au lieu des cinq actuellement. L'autre volet abordé avec la ministre a trait à la gestion de la cagnotte des ?uvres sociales qui s'élèverait à 40 000 milliards de dinars.Boualem Amoura rappelle que son syndicat est le seul à n'avoir pas cautionné la décentralisation mise en place du temps de l'inamovible ministre de l'Education Boubakeur Benbouzid. Le SG du syndicat demande à Nouria Benghebrit de mettre un terme à la dilapidation constatée dans cette gestion, mais réclame également la mise en place d'une commission d'enquête pour étudier le système de rémunération extraordinaire que se sont octroyé les deux syndicats qui gèrent actuellement les ?uvres sociales. Dans le viseur du Satef, le Cnapest et l'Unef.
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Posté Le : 20/08/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : El Watan
Source : www.elwatan.com