Algérie

ELLE A PRIS FIN LUNDI, A MINUIT La campagne emballe ses affiches sans emballer grand monde



La campagneélectorale n'a pas encore fini de faire sa valise et de ranger ses affiches queles premiers bilans sont déjà au rendez-vous. Une campagne morose et troissemaines d'une indifférence annonciatrice d'une désaffectation «record», lejeudi prochain.Un scénariocatastrophe qui fait l'unanimité parmi les états-majors partisans dont le motd'ordre reste un appel pressant à l'acte civique pour «barrer la route à toutetentative de fraude». A la rue Moulay Mohamed, anciennement Lamoricière, uneperpendiculaire à la rue d'Arzew, la permanence du Mouvement Islah de Boulahya.Des affiches jonchent la table de travail. Au bureau, un jeune homme, bcbg,traite les affaires courantes. De son côté Souafi Boualem, membre du conseilnational du bureau de wilaya et chargé de l'organique revient sur les meetingset autres rencontres organisés par le Mouvement. Ce candidat à la députation laissetransparaître, dans la voix de son analyse, une note de désappointement devantl'accueil populaire de l'événement. «Les gens hésitent à voter et lorsque vousleur demandez de se rendre aux urnes ils vous répondent leur refus du vote etde l'inutilité de l'acte». La suite de la campagne se fera au corps puisque leparti changera de stratégie d'approche en optant pour un travail de proximité.«On a remarqué que les meetings n'étaient pas un atout majeur pour convaincreles gens de voter alors, on a décidé d'aller au contact des Oranais»,expliquera notre interlocuteur. Le Mouvement Islah disposera, le jour duscrutin, de 235 observateurs répartis sur les bureaux de vote que compte la wilayaainsi que de 120 surveillants au niveau des centres de vote. «L'abstentionfavorise la fraude», dira Souafi Boualem, dans une phrase qui résume, à elleseule, une appréhension partagée par toutes les formations en lice. Quant auxdépassements, il citera le classique affichage sauvage, devenu unincontournable de la campagne. «On a essayé, dans un premier temps, derespecter les espaces mis à la disposition des partis mais lorsqu'on a vuqu'aucune formation ne respectait le jeu on s'est mis, nous aussi, de la partieen affichant en dehors des carrés convenus», avouera-t-il. Rien de bien méchantsi ce n'est un incident survenu à Béthioua quand des affiches à l'effigie duparti ont été vandalisées par des individus, pris en chasse par des militantsd'El-Islah pour être ensuite livrés à la police. Pour Ahd 54 et son mouhafedh,Bouchma Bachir, la campagne s'est passée sans accros. «On n'a rencontré aucunproblème et on espère que le jour du vote se passera de la même manière»,dira-t-il à la lumière d'une bougie, l'électricité étant momentanément coupée.  Optimiste dans ses prévisions, il table surcinq sièges, le mouhafedh du parti reviendra sur les acquis d'une campagne quileur a permis de faire le plein dans les adhésions de nouveaux militants,puisés entre autres dans des viviers partisans. Quant aux dépassementsrencontrés lors de cette campagne, il éludera la question en se contentant d'unlaconique «on ne recherche pas qui arrache nos affiches», en insistant, parailleurs, sur la composante de la liste du parti. «On ne choisit pas que leslicenciés ou les ingénieurs, notre liste comprend tous les Algériens»,tiendra-t-il à souligner.  Pour l'alliance républicaine, on préfèredavantage revenir sur les faits saillants de cette campagne que de dresser unbilan exhaustif de ces trois dernières semaines. Les attaques frontales dusecrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, contre son alter ego de l'UDR,Amara Benyounès, concernant l'absence d'agrément du parti ne passent toujourspas alors que la dernière rencontre de Oued R'hiou entre le chef duGouvernement et les anciens de l'AIS est au centre de toutes les critiques.«L'alliance Belkhadem-AIS relève de la politique informelle et constitue uneatteinte aux dispositions de la charte relative à la réconciliation nationalequi interdit d'activité politique toute personne impliquée dans la tragédienationale», commentera Riadh Allal, le directeur de campagne local de la listede l'alliance. Une alliance qui se revendique du programme du président de la Républiqueet qui se demande par la voix de notre interlocuteur de «quel droit Belkhademse réclame-t-il du programme présidentiel alors que les principales loisadoptées lors de la dernière mandature l'ont été par le biais d'ordonnancesprésidentielles». Quant à ces fameux dépassements observés, l'alliance s'estdéjà prononcée dans un communiqué de presse qui reprend toutes les manoeuvrescontraires à la loi électorale. Riadh Allal terminera sur une note d'optimismeen déclarant que «l'alliance républicaine constituera la surprise de cesélections». Kada Benatia, lecoordinateur de wilaya du RND, a d'emblée mis les points sur les «i» enaffirmant que la campagne n'est pas encore close et que le travail de proximitése fera jusqu'aux dernières heures du scrutin. Le parti qui sera l'un des seulsà couvrir la presque totalité des urnes, selon notre interlocuteur, reste pourle moment «celui qui a réussi à drainer les foules et à remplir les salles àchacune des apparitions de son leader. Kada Benatia partage la hantise del'abstention populaire mais se dit prêt à accepter le verdict des urnes même sile taux de participation ne dépasse pas les 10%. «Il faut qu'on sacheréellement le nombre de votants pour essayer de corriger le tir en prévisiondes prochaines échéances électorales», ajoutera-t-il. «L'abstention favoriserala fraude qui peut être le fait d'individus malgré les garanties del'Administration», annoncera le numéro deux sur la liste des candidats. Lerideau est tombé sur la campagne et les gens ne garderont de ce souvenir queles murs de la ville affreusement mutilés par des affiches qui, finalement,n'auront intéressé que peu de curieux.


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