Algérie

Elle a été élue membre de l'Unesco: Haie d'honneur pour la Palestine à Paris



Elle a été élue membre de l'Unesco: Haie d'honneur pour la Palestine à Paris
Avec 107 voix pour, 52 abstentions et seulement 14 voix contre, la Palestine a gagné haut la main son droit d’accès à l’Unesco.

L’Autorité palestinienne a réussi hier un retentissant coup diplomatique à Paris. En arrachant haut la main un statut de membre à part entière de la célèbre institution des Nations unies l’Unesco, Mahmoud Abbas a infligé une cinglante claque au couple israélo-américain.

Ce fut un moment fort, chargé d’émotion, à la lecture du «verdict» de l’assemblée générale de cette organisation : «La Conférence générale décide de l’admission de la Palestine comme membre de l’Unesco.»

Au-delà de cette autre grande victoire pour la Palestine dans son chemin inexorable vers sa reconnaissance en tant qu’Etat membre de l’ONU, il faut relever l’échec cuisant des Etats-Unis et d’Israël à faire capoter le processus à coup de menaces et autre propagande.

Mais in fine, cette artillerie lourde n’a pas dissuadé les membres de l’Unesco qui ont opposé un véritable veto à la requête américaine.

Il faut féliciter ici le courage de la France d’avoir été la seule grande puissance à avoir donné sa voix aux Palestiniens. Le Royaume-Uni et l’Italie n’ont certes pas voté en faveur de cette adhésion, mais ils ne s’y sont pas opposés non plus.

Au final le oui l’a emporté de manière écrasante, puisque la résolution a été adoptée par 107 voix pour, 52 abstentions et 14 voix contre, parmi les pays présents hier au siège de l’Unesco à Paris.

La quasi-totalité des pays arabes, africains et latino-américains se sont prononcés pour l’adhésion des Palestiniens, de même que la France qui avait pourtant émis de sérieuses réserves ces derniers jours sur la démarche palestinienne.

«L’Unesco, ce n’est ni le lieu ni le moment. Tout doit se passer à New York», jugeait encore vendredi le ministère français des Affaires étrangères.

Les Occidentaux estimaient que la candidature à l’Unesco ne pouvait précéder l’aboutissement de la démarche entreprise par les Palestiniens auprès de l’ONU, à New York. Mais la France a changé radicalement sa position, au grand bonheur des Palestiniens, qui vont désormais avoir une voix dans cette auguste assemblée de l’éducation, de la science et de la culture.

Les états-Unis perdent la bataille

Les Etats-Unis, l’Allemagne et le Canada, qui se sont retranchés dans le déni des réalités, reçoivent à l’occasion une belle gifle. Il faut attendre de voir si les Etats-Unis, qui ont menacé de cesser «immédiatement» de leur contribution financière à l’organisation –70 millions de dollars et 22% de son budget – vont passer à l’acte.

«Nous pensons que c’est contreproductif. C’est une mesure prématurée», a répété hier devant la Conférence générale de l’Unesco la sous-secrétaire d’Etat américaine à l’Education, Martha Kanter. Mais cette ultime mise en garde n’a servi à rien.

L’ambassadeur américain auprès de l’Unesco, David Killion, ne pouvait que constater son échec : «La décision d’aujourd’hui va compliquer notre capacité à soutenir les programmes de l’Unesco.»

Son collègue et complice israélien Nimrod Barkan appuyaient que le budget de l’Unesco serait ainsi amputé d’un quart de son montant. «Cela deviendra impossible pour l’Unesco de remplir ses missions», a-t-il estimé.

Mais qu’à cela ne tienne, l’Unesco ne fermera pas boutique pour autant. Sa directrice générale, Irina Bokova, admettait juste que l’organisation devrait «probablement» réduire la voilure. Mais elle a insisté sur le caractère «universel» de son organisation.

Les Palestiniens et leurs nombreux soutiens préfèrent savourer cette belle victoire qui en appellera d’autres.

Après le coup spectaculaire du 23 septembre devant l’Assemblée générale de l’ONU, Mahmoud Abbès engrange un autre succès en faisant de la Palestine le 195e pays membre de l’Unesco en attendant, un jour peut-être, de franchir la porte de l’ONU.

Hassan Moali


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