L'envoyé scientifique des Etats-Unis d'Amérique, M. Elias Zerhouni, est
en visite à Alger depuis avant-hier.
Une visite d'information qui permettra d'identifier les domaines de
coopération et de transfert de savoir-faire technologique et scientifique des
Etats-Unis vers l'Algérie.
Le Docteur Elias Zerhouni a
affirmé hier, lors d'une conférence de presse tenue conjointement avec
l'ambassadeur des Etats-Unis à Alger, à la Faculté de médecine d'Alger, que sa
visite en Algérie est «une initiative diplomatique avec un message d'amitié et
de fraternité». Et de poursuivre «je suis en Algérie, pour identifier les
besoins et définir un plan d'action pratique et mesurable permettant de
concrétiser des projets de collaboration technologique et scientifique entre
les deux pays».
L'envoyé des Etats-Unis dira que
six axes de coopération sont déjà proposés : des projets sont possibles dans le
domaine relatif à la sécurité alimentaire, notamment pour les pays arides et
semi-arides comme l'Algérie, dans le domaine de l'eau «en essayant de trouver
des solutions à long terme pour des pays qui ont une faible pluviométrie»,
ainsi que la possibilité de coopérer dans le domaine des énergies
renouvelables, l'énergie solaire, dans le domaine de la santé et celui des
changements climatiques. Dr Zerhouni a beaucoup insisté sur la volonté des
Etats-Unis à développer la coopération technologique et scientifique avec
l'Algérie. Il a affirmé qu'il a, durant son séjour à Alger, engagé des
discussions avec le ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche
scientifique avec l'idée de créer des ponts virtuels entre les communautés
scientifiques algérienne et américaine. Il révélera, en outre, qu'il avait
rencontré le ministre de la Santé et de la réforme hospitalière. «Nous avons eu
une idée globale sur le nouveau plan de santé, on a parlé de cancer, du
problème de la greffe et transplantions d'organes, afin d'étudier les solutions
possibles», a-t-il souligné. Pour Elias Zerhouni «il n'y a pas de solutions
faciles et pas uniquement pour l'Algérie. Ce sont des problèmes qui sont vécus
par l'ensemble des systèmes de santé dans le monde y compris aux Etats-Unis»,
a–t-il déclaré, en précisant que des collaborations ainsi que des échanges
d'informations et de données scientifiques sur ces questions aideront
inévitablement le système de santé algérien à combattre ces maladies lourdes.
Pour Zerhouni «on parle encore de fuite de cerveaux alors qu'on a, aujourd'hui,
la possibilité d'assurer la circulation des cerveaux notamment avec la nouvelle
technologie et face à un monde sans frontières». La possibilité de créer des
ponts virtuels, entre les scientifiques algériens établis aux Etats–Unis et
ceux en Algérie, a été évoquée avec le ministre de la Solidarité et le ministre
des Affaires étrangères, dira encore l'hôte de l'Algérie. En sa qualité de
médecin, Dr Zerhouni s'est dit disposé à assurer des cours en médecine aux
étudiants, aux enseignants et aux professeurs. «Je ne l'ai pas fait avant, car
je n'ai pas reçu d'invitation officielle», a–t-il déclaré devant le doyen de la
Faculté de médecine d'Alger, Moussa Arrada. Une série de projets ont été
abordés par Elias Zerhouni avec les responsables de la Faculté de médecine,
notamment l'enseignement à distance et l'idée de créer une bibliothèque
virtuelle qui sera connectée à l'ensemble des Facultés de médecine américaines.
La visite du Dr Zerhouni à Alger
s'inscrit dans le cadre du «programme américain d'envoyés spéciaux pour la
science». Un programme annoncé par le président Barak Obama dans son discours
du Caire du 4 juin 2009. Ledit programme vise la promotion des liens
scientifiques et techniques avec le monde musulman. Le Docteur Elias Zerhouni a
été nommé envoyé scientifique des Etats-Unis pour les pays du Golfe et les pays
du Maghreb en 2009.
«L'Islamophobie n'est pas l'Å“uvre des Etats-Unis»
L'envoyé scientifique des
Etats-Unis s'est dit convaincu que les Etats-Unis ont la volonté de développer
de bonnes relations avec l'Algérie et avec d'autres pays musulmans.
«L'administration Obama nous a donné des instructions pour ne pas imposer nos
idées, l'Algérie et d'autres pays musulmans ont la liberté de choisir les
priorités et les méthodes de coopération dans le domaine scientifique et
technologique». Au sujet de la décision américaine de classer l'Algérie dans
une liste noire des pays dits à risque, le conférencier répond «je suis
convaincu que les Etats-Unis n'ont aucune intention discriminatoire envers
l'Algérie ou les Algériens». Il poursuit «j'ai évoqué plusieurs fois ce sujet
avec la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton et elle m'a convaincu que
la décision n'est ni raciste, ni discriminatoire. C'est seulement une procédure
technique qui a été mal interprétée», avouera-t-il. Dr Zerhouni ajoute que
l'Etat américain est conscient aujourd'hui et doit justement corriger ses
erreurs techniques pour construire des relations d'amitié plus profondes et
durables avec l'Algérie et le reste des pays musulmans. L'envoyé des Etats-Unis
dira encore avoir débattu de cette question avec le ministre d'Etat, Abdelaziz
Belkhadem, en marge des travaux du Forum Etats-Unis - monde islamique, qui
s'est tenu à Doha au mois de février dernier. Revenant sur les propos de
Belkhadem, selon lesquels, l'Islamophobie est en vogue dans le monde occidental
et particulièrement aux Etats-Unis, Elias Zerhouni dira que «j'ai fini par le
convaincre que l'islamophobie est partout dans le monde comme d'autres courants
idéologiques et religieux extrémistes, et qu'elle n'est pas l'Å“uvre des
Etats-Unis». Comme argument, l'envoyé américain dira «qu'un nombre important de
musulmans occupent des postes de responsabilité aux Etats-Unis, un nombre
supérieur que celui en France ou dans d'autres pays européens». Pour Dr
Zerhouni, il faut, aujourd'hui, laisser cette perception négative des deux
côtés. Il faut construire positivement des relations d'amitié et de
coopération, et ce, pour la sécurité de tout le monde.
Pour l'ambassadeur des Etats-Unis
à Alger, David Pearce, «Elias Zerhouni est une fierté pour les Etats-Unis, il
est également considéré comme un grand symbole d'amitié algéro-américaine
capable de booster davantage les relations entre les deux pays».
13 000 Algériens résident aux Etats-Unis
Elias Zerhouni a affirmé que 13
000 Algériens sont enregistrés à l'ambassade d'Algérie aux Etats-Unis. Un
chiffre qui ne reflète pas la réalité. Car, explique Zerhouni, «le nombre est
beaucoup plus important. Il y a beaucoup d'Algériens qui vivent aux Etats-Unis
avec des passeports étrangers».
Il ajoute que le tiers des 13.000
enregistrés sont des professionnels et des diplômés de l'enseignement
supérieur. Et sur ce tiers, 2.000 Algériens sont des doctorants et 1.000 sont
des professeurs agréés. Et d'affirmer que la fondation algéro-américaine, créée
en janvier dernier, compte à elle seule 150 Algériens de très haut niveau.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 09/03/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : M Aziza
Source : www.lequotidien-oran.com