Du fait d’une sécheresse sévissant depuis des mois dans la région et du tarissement des points d’eau potable, ainsi que de l’absence d’abreuvoirs aménagés sur les parcours pastoraux de la localité de Rekna, dans la commune d’El Haouch, située à 35 km à l’est de Biskra, les bergers et les éleveurs d’ovins et de caprins sont obligés d’utiliser, en désespoir de cause, un canal de drainage et de collecte des eaux usées de villes mitoyennes, afin d’abreuver leurs bêtes au moins 3 fois par jour, dénoncent les concernés depuis plus de 5 ans, a-t-on appris.
Ce canal à ciel ouvert, charriant des eaux noirâtres chargés d’immondices, et qui traverse leur localité, est une malédiction mettant en danger leur cheptel, composé de quelque 10.000 têtes d’ovins et 4.000 de caprins.
Ces éleveurs, qui sont généralement aussi d’humbles agriculteurs, soutirent des subsides conséquents de leur activité.
«Or, nos revenus sont en baisse à cause d’une crise hydrique et du recours à des eaux usées et pestilentielles, dont la consommation a des effets néfastes sur la santé des animaux, qui sont de plus en plus malades et chétifs et qui dépérissent à vue d’œil, dans l’indifférence des autorités compétentes que nous avons maintes fois alertées. Des fellahs pompent aussi cette eau toxique pour irriguer leurs parcelles», précise Laïd Belgacemi, en porte-voix des agriculteurs et des éleveurs de Rekna.
Celui porte sous le bras un classeur rempli de pétitions, de demandes, de réclamations, de recours et de plaintes envoyés à la wilaya, à l’APC, à la daïra de Sidi Okba, aux directions de l’hydraulique, de la santé, de l’agriculture, des forêts et de l’environnement pour signaler le problème et réclamer des mesures urgentes pour permettre aux troupeaux de boire et se désaltérer à des sources d’eau saines et propres.
«Personne ne semble prendre la mesure de notre désarroi devant une telle situation hypothéquant sérieusement notre avenir. Nous voulons juste vivre sur nos terres dans les conditions requises, travailler nos champs et faire fructifier nos troupeaux pour le bien collectif. Un énergumène influent du village, vexé et pour nous punir parce que nous dénonçons cette situation s’est même permis de bloquer un puits financé par l’Union européenne qui est situé sur ses terres, privant toutes les bêtes d’eau potable», se plaint notre interlocuteur.
Comme ses congénères, celui-ci s’en remet à Dieu et aux hommes de bonne volonté pour débarrasser la région de ce canal putride, réaliser des abreuvoirs adaptés aux animaux d’élevage et réorganiser équitablement le système de distribution et de partage des ressources hydriques entre tous les usagers que sont les foyers épars, l’école, les agriculteurs et les éleveurs, lesquels traversent une des périodes les plus difficiles de leur existence, selon leurs francs témoignages recueillis sur place.
Photo: Ce canal de drainage est utilisé à cause de la sécheresse (Photo: el watan)
Hafedh Moussaoui
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Posté Le : 27/08/2019
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Hafedh Moussaoui
Source : elwatan.com du lundi 26 août 2019