Algérie

Élevage de la dinde



Les investisseurs dans le désarroi Ils sont près d?une soixantaine d?investisseurs à avoir bénéficié en septembre 2003 de crédits pour monter des microentreprises et investir dans l?élevage de la dinde à Constantine dans le cadre du Fonds national de développement rural et agricole (FNDRA). Aujourd?hui et après une année d?exercice, ils se retrouvent au bord de la faillite et impuissants devant une situation compliquée par les multiples problèmes qu?ils ont rencontrés sur le terrain. Pour eux, l?administration est à l?origine de tous ces imprévus gênants. Les jeunes éleveurs, qui se sont constitués en association des agriculteurs assimilés, avancent en premier lieu qu?ils ont reçu un matériel inadéquat qui correspond plutôt à l?élevage du poulet. Ce même matériel a été livré, en sus, en quantité insuffisante et avec une surfacturation, alors que les bénéficiaires n?ont toujours pas un droit de regard sur ces documents qui justifient leur investissement. En outre, la non-conformité des hangars utilisés aux normes a obligé les éleveurs à puiser dans leurs maigres poches pour opérer les réparations nécessaires et éviter au mieux d?exposer les poussins aux écarts néfastes de la température. En outre, la question de l?aliment est devenue un véritable casse-tête pour ces jeunes qui disent ne pas trouver l?assistance nécessaire au niveau de la cellule d?orientation de la DSA. En effet, cet aliment est déclaré « carencé et parfois moisi », alors qu?en termes de quantité, les 200 q octroyés théoriquement ont été revus à la baisse pour se limiter parfois à 125 q, quantité insuffisante qui oblige les acheteurs à terminer leurs bandes ou à priver les poussins d?aliment, ou encore à se tourner, la mort dans l?âme, vers les spéculateurs. Par ailleurs, la souche (sous-espèce du poussin) accordée au départ aux jeunes éleveurs s?est révélée de très mauvaise qualité. Au bout de trois mois, ils ont découvert que tous les dindonneaux étaient des mâles et qu?ils ne dépassaient pas dans le meilleur des cas les 7 kg. Le quota décidé au préalable a été lui aussi diminué de moitié, soit 500 poussins, par la seule volonté du fournisseur, croyaient-ils, ajoutant que c?est comme s?ils étaient délibérément livrés à eux-mêmes d?autant que toutes les portes se sont soudainement fermées au niveau de la CRMA, de la DSA, de la Chambre comme chez le responsable de la société de leasing Salem. Il faut dire que cela fait beaucoup de problèmes et le fait qu?ils sont passés par autant de monde suscite l?interrogation. Mais du côté des établissements montrés du doigt, c?est un autre son de cloche. A la DSA par exemple, on pense que ces jeunes n?ont pas su gérer leur projet et sont seuls responsables de leur déroute. Pour mieux justifier cette idée, notre interlocuteur, M. Azizi, avance que d?autres jeunes parmi les bénéficiaires ont réussi leurs bandes avec les mêmes moyens. On trouve les mêmes réponses au niveau de la CRMA qui abrite le représentant de la société de leasing Salem chargée d?approvisionner les investisseurs. Sans nier les insuffisances qui ont marqué la formule d?où son gel, M. Benmaâmar avance : « Il n? y pas de monopole mais en ce qui concerne l?aliment, c?est vrai que nous interdisons aux bénéficiaires de s?approvisionner ailleurs que chez certains fournisseurs qui se trouvent être, eux aussi, des bénéficiaires de projets. C?est notre façon de les aider. » Par ailleurs, tout ce qui concerne le choix du matériel et des fournisseurs est décidé au niveau central, c?est-à-dire à Alger. Les ennuis des jeunes investisseurs ne s?arrêtent pas là et se corsent encore avec le problème de l?assurance. Beaucoup parmi eux se sont heurtés au non-remboursement des dégâts causés par la mort des poussins, alors que d?autres n?ont pas été assurés sous prétexte qu?il faut attendre les nouvelles tarifications. A ce sujet, le représentant de la Salem affirme que la question du remboursement a été posée au niveau central, mais rien de concret n?a été avancé pour le moment. « Cependant, ajoutera-t-il, c?est vrai que nous avons stoppé la procédure le temps d?introduire la nouvelle tarification mais cela n?a pas duré plus de 15 jours. La vérité, c?est que beaucoup refusent de s?assurer. » L?affaire n?est pas aussi simple pour être vite réglée comme le déclarait Rachid Benaïssa, ministre délégué au Développement rural lors de son passage à Constantine. Des questions se posent dès lors comme celle de savoir si le PNDA ou tout autre programme national sont suivis au niveau local et possèdent les structures adéquates pour leur mise en application. Les jeunes, même s?ils ont leur part de responsabilité dans cet échec, ont peut-être droit à une seconde chance quand le dysfonctionnement est le résultat des choix politiques.


turki mohamed - insemination et élvages de dinde - saint brieuc, France

29/04/2012 - 31369

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