Electroménager et crédit tentent de faire bon ménage

Le crédit à laconsommation connaît un succès extraordinaire en Algérie. Après le créditvéhicule et le crédit logement, c'est la vente à crédit d'équipementsélectrodomestique qui attire de plus en plus.  Evitant de payer comptant la totalité duprix, de peur de ne pouvoir joindre les deux bouts ou tout simplement parce quene disposant pas de toute la somme, de nombreuses petites et moyennes boursesen quête d'appareils électroménagers, meubles ou outils informatiques, vontaujourd'hui «bon gré mal gré» vers l'achat par crédit. Frileuses auparavant,les banques ont tendance maintenant à diversifier leurs prestations en étendantleur service portefeuille au crédit à la consommation, y compris l'équipementdomestique.  On est toutefois loin de la concurrence entrebanques dans ce domaine et le client emprunteur n'a pas beaucoup de choix.  Conséquences: les démarches pour prétendre àun crédit sont assez lourdes, les conditions requises trop sélectives etinflexibles, les taux d'intérêt en vigueur ne sont pas concurrentiels pour le moinsqu'on puisse dire et il n'existe pas encore, comme dans les pays développés,des systèmes de facilitation suivant la catégorie du client. Et pourtant, unengouement remarquable est enregistré au niveau des opérateurs commerciauxproposant des produits électrodomestiques à crédit. Et souvent, très souventmême, l'engouement de certains clients peu regardants va jusqu'à frôler lafrénésie: on achète sans compter et sans faire des prévisions budgétaires et,parfois même, on n'hésite pas à gonfler son revenu, sous-évaluant le risque dusurendettement.  L'un des premiers opérateurs à s'être lancédans la vente à crédit de l'électrodomestique, le supermarché «Le Palais d'Or». Faisant au début dans le commerce multiple,notamment les denrées alimentaires et autres produits d'achat courant, LePalais d'Or s'est spécialisé par la suite dans l'électrodomestique. Après uneexpérience qui a tourné court avec une banque publique dans la vente à créditformule Ousratic, Le Palais d'Or conclut fin 2006 une convention avec la banqueCetelem. Pour accélérer le traitement des dossiers des clients qui postulentpour l'achat à crédit, un service de cette banque basée à Alger a été mis enplace au niveau du supermarché, une manière de décentraliser. Géré par lepersonnel du Palais d'Or, ce service se charge du renseignement de laclientèle, de la réception de leurs dossiers et leur transmission «on line» etpar courrier à la centrale de Cetelem à Alger, fait savoir le chef du servicecommercial de Palais d'Or. Ce qui est en soi une bonne chose pour le clientdans la mesure où celui-ci était obligé auparavant de faire lui-même cesdémarches auprès de la banque prêteuse, et c'est d'ailleurs l'une des raisonsd'échec de l'expérience de l'opérateur avec la banque publique, reconnaît lemême responsable. La convention Palais d'Or/Cetelem porte sur l'octroi auclient d'un crédit entre 10 et 50 millions de centimes pour l'achat de diversproduits du supermarché. La gamme de produits proposés est large et variée:chaînes Hifi, téléviseurs (plasma, LCD, rétro-projecteur...), frigos,cuisinières, fours, micro-onde, démos numériques, vidéos, DVD, outilsinformatiques et matériel bureautique, téléphonie... Et les vitrines regorgentde marques aussi prestigieuses les unes que les autres: Sony, Délanghi,Whirlpool, Samsung, JVC, LG, Thomson, Filips, Ariston... Le dossier de base quele client doit déposer au niveau du supermarché est composé de pièces de l'étatcivil, facture Sonelgaz ou ADE, relevé d'identité bancaire ou chèque barré, relevésbancaires des 2 derniers mois (demande d'avoir CCP le cas échéant). Une factureproforma accompagne le dossier qui est soumis à l'étude de la banque. Celle-cidemande par la suite des renseignements complémentaires au clientpré-sélectionné (s'il a des charges, des dettes, d'autres revenus...) pours'assurer de sa solvabilité. Le client accepté reçoit la réponse dans unequinzaine de jours et signe un contrat de souscription avec la banque prêteuse.Le patron du Palais d'Or souligne pour sa part que «la détermination du tauxd'intérêt relève des seules prérogatives de la banque, nous ne sommes pasassociés à la décision. C'est au cas par cas, selon 3 paramètres: la nature duproduit, la durée du crédit et le montant du crédit», précise-t-il.  Rencontré à la sortie du service après-ventedu supermarché, un jeune couple de Relizane venait de finaliser les dernièresprocédures pour l'achat à crédit d'un ensemble d'appareils électroménagers pouréquiper leur nouveau foyer.  Les jeunes époux sont d'autant contents quela marchandise leur sera livrée à domicile le lendemain par Le Palais d'Or. Ilsont acheté un réfrigidaire (versement 1.800 DA par mois), un téléviseur (1.100DA par mois), une cuisinière (1.600 DA par mois) un climatiseur (1.600 DA parmois) et un ordinateur (1.700 DA par mois). «J'ai appris que Le Palais d'Orvendait à crédit par le biais d'un petit prospectus que j'ai reçu dans monenveloppe CCP. Il y avait même des détails sur les produits et les prix. Doncvoilà, grâce à mon salaire (emprunteur) et celui de ma femme (co-emprunteur)nous avons acheté par facilité en une fois tout ce qui nous manquait dans notremaison. Sans ça, il nous fallait plusieurs mois d'épargne pour acquérir cematériel», nous déclare ce couple d'enseignants au lycée.