Electricité

L'été s'annonce chaud, et c'est le moins que l'on puisse dire. Les climatiseurs risquent de ne pas fonctionner souvent, des coupures d'électricité étant annoncées. On ne connaît pas leur fréquence, mais ces dernières ne manqueront sûrement pas de pénaliser nombre d'Algériens, notamment dans les régions intérieures plus précisément du sud du pays.
Interrogé sur ce point, M. Bouterfa , P-DG du Groupe Sonelgaz, a indiqué qu'il y aura encore des coupures cet été. Noureddine Bouterfa qui s'exprimait ce matin sur les ondes de la chaîne III, a expliqué que ces coupures résultent de problèmes de distribution. «Des fois, nous avons des problèmes avec des câbles et transformateurs», a-t-il dit, évoquant un autre problème, celui de la production, et plus précisément «de l'évacuation».
«Nous avons justement à ce niveau des problèmes que nous avons identifiés l'année dernière, notamment au niveau de la région du Sud-Ouest. Nous avons mis en place un programme d'urgence, nous devions réaliser une ligne en toute urgence entre M'sila et Baraka. La quasi-totalité de cette ligne a été réalisée il reste encore 16 km à réaliser, mais nous n'y arrivons pas parce qu'il y a une opposition.
Ainsi on ne peut rien faire», a-t-il expliqué. «Si vous n'arrivez pas à réaliser des lignes, je me demande comment vous voulez évacuer l'énergie '», s'est-il interrogé. Selon M. Bouterfa, dans notre environnement actuel, il est impossible de réaliser des investissements s'il n'y a pas d'autorisation.
Un pays à une croissance à deux chiffres ne peut pas se contenter de mesures classiques.
«Il y a beaucoup de choses à faire, mais nous n'arrivons pas à réaliser des lignes parce que les propriétaires privés ne nous laissent pas les passer sur leurs terres. Ainsi, nous passons du temps dans des discussions pour obtenir l'autorisation des propriétaires. Or il s'agit d'ouvrages d'utilité publique.
Il faut tout simplement appliquer la loi», a-t-il expliqué. Revenant aux investissements du Groupe Sonelgaz pour l'exercice en cours et aussi sur le long terme, M. Bouterfa a indiqué que l'entreprise a intégré dans sa stratégie les énergies renouvelables. «Il faudrait investir d'ici à 2022 près de 17 700 mégawats, dont 4 000 mégawats en renouvelable».
Sur le programme des 17 700 mégawats, ce sont quelque 5 700 milliards de dinars qui seront investis, dont 2 000 milliards de dinars dans le renouvelable. La différence entre les chiffres sera des investissements classiques, c'est-à-dire dans la production, le transport et la distribution. A souligner à ce propos, que la partie production de l'électricité a été augmentée pratiquement de 50 % par rapport au précédent programme. «Il est très important de revoir notre réserve, de réhabiliter et de remplacer des groupes mais aussi avoir une anticipation en matière d'investissements sur la demande», a indique le P-DG de Sonelgaz.
«On ne peut pas continuer éternellement à jouer avec le feu aujourd'hui où nous constatons des taux d'accroissement à deux chiffres. Aucune entreprise au monde ne peut tenir ce rythme. C'est-à-dire nous devons fatalement être en avance d'investissement», a-t-il conclu.