Les pouvoirs publics ont décidé d'allouer une enveloppe de 2.000 milliards de dinars (environ 27 milliards de dollars) pour renforcer le parc national de production d'électricité en apportant une capacité additionnelle de 12.000 MW à l'horizon 2016, annonçait dimanche le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi. Sur l'ensemble de cette capacité supplémentaire, 1.200 MW, soit 10% de l'objectif fixé pour le programme 2012-2016, seront opérationnels avant la fin de l'année en cours, indiquait M. Yousfi lors d'un point de presse, organisé à l'issue d'une visite au centre de dispatching de l'Opérateur système (OS) à Gué de Constantine. «L'Etat est là pour soutenir Sonelgaz dans la mise en oeuvre de ce programme qui sera doté d'une enveloppe de 2.000 milliards de dinars (27 milliards USD) dont plus de la moitié dédiée au financement des projets de construction de nouvelles centrales», a-t-il souligné. Le ministre a, cette occasion, exclu une nouvelle fois l'éventualité d'un recours à une hausse de la tarification pour amortir ces investissements. «La tarification est un moyen important pour économiser la consommation, mais il n'est pas question d'augmenter les prix pour le moment», a-t-il assuré sur ce propos. Le programme d'investissement de Sonelgaz pour la période 2012-2016, qui portait initialement sur 4.000 MW, a été révisé récemment à la hausse par l'Etat qui a approuvé une augmentation de 8.000 MW pour atteindre une capacité additionnelle totale de 12.000 MW d'ici cinq ans, selon les explications du ministre. S'agissant toujours, de l'aspect financier, les modalités de financement du programme national de production d'électricité 2012-2016 n'ont pas encore été définies (fonds propres ou financement direct par le Trésor), indique, de son côté, le PDG de Sonelgaz, Noureddine Boutarfa, en marge de la conférence. Une fois concrétisé, ce programme représente «largement plus que ce qui a été réalisé depuis l'indépendance», affirme, d'autre part, M. Yousfi, ajoutant que l'Etat, à travers le groupe Sonelgaz, «est tenu à satisfaire la croissance constante de la consommation qui résulte du développement économique et social du pays». La mise en place de cette importante capacité permettra ainsi de «corriger le déficit en matière d'approvisionnement d'électricité et régler les perturbations enregistrées notamment dans les période de forte demande (hiver et été) qui connaît des excès de 1.600 MW», selon le ministre.
Dans le même contexte, les pouvoirs publics oeuvreront pour résoudre les contraintes relatives à la concrétisation de ce programme quinquennal, notamment celles liées à la durée de réalisation en essayant de la ramener à trois (3) ans au lieu de cinq (5) ainsi que la facilitation des procédures administratives liées à l'acquisition par Sonelgaz des équipements.
L'été 2013
D'autre part, les capacités nationales de production d'électricité seront renforcées cette année avec la réception de 1.200 MW supplémentaires destinés, essentiellement, à couvrir les taux élevés de consommation prévus pour l'été 2013, a expliqué le ministre. Ainsi, l'été prochain ne devrait pas connaître des situations de crise semblables à l'année en cours, promet M. Yousfi, ajoutant que deux nouvelles lignes électriques seront mises en oeuvre avant fin août dans la seule région Sud-est du pays pour réduire au maximum les perturbations. Par ailleurs, la demande nationale en électricité devra fortement progresser durant les cinq prochaines années pour passer à 20.000 MW à 2016 en raison de l'augmentation du nombre d'abonnés appelé, lui aussi, à atteindre 10 millions de foyers, mais également le changement des habitudes de consommation des ménages, a affirmé, de son côté, le PDG de Sonelgaz, Noureddine Boutarfa. Cette hausse de la demande nécessite le renforcement des investissements. A titre d'illustration, M. Boutarfa a indiqué que la consommation de chaque nouveau climatiseur de 25.000 DA installé nécessite 400.000 DA d'investissement. Le système électrique actuel est en mesure de supporter une demande de 9.700 MW au maximum. Au delà de ce seuil, la distribution peut être confrontée à des problèmes d'approvisionnement. Pour faire face à cette éventualité, Sonelgaz a prévu en 2006 un plan d'investissement qui a, toutefois, accusé un retard en matière de réalisation, d'autant plus qu'il prévoyait une hausse annuelle de 6 à 7% de la demande, alors que cette demande dépasse actuellement les 14%. Ce plan, dont le tiers n'est pas encore réalisé, a été, en particulier, entravé par des problèmes d'opposition de particuliers au passage de lignes de conduite de haute tension sur leurs terrains et des difficultés liées à l'acquisition d'assiettes foncières destinées à abriter les postes de transformation.
De même, le transport d'électricité connaît de sérieux problèmes touchant, entre autres, l'entretien et la dépollution des lignes. Des lenteurs administratives et douanières concernant l'acquisition d'équipements et moyens de dépollution sont à l'origine de ces problèmes, ont expliqué des responsables de l'OS. Pour remédier à cette situation, des discussions sont déjà entamées avec les collectivités locales pour résoudre aux problèmes d'accès aux terrains et aux permis de construire.
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Posté Le : 13/08/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Nawel A
Source : www.lefinancier-dz.com