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Élections régionales en France: La gauche confirme son succès, la droite cherche sa voie



La Gauche a confirmé dimanche son succès au deuxième tour des élections régionales en France, en réalisant un score record de 54,3% contre 36,1% pour l'UMP, le parti du président Nicolas Sarkozy qui doit faire face à de multiples fronts, conséquence de cette débâcle.

 A l'issue du second tour des régionales, dont le premier a eu lieu dimanche 14 mars, la gauche l'a emporté dans 23 régions sur 26. La droite conserve l'Alsace et gagne la Réunion et la Guyane. Le taux d'abstention a reculé certes de 4,5 par rapport au premier tour, avec 49 % d'abstention, mais il est estimé assez important pour inquiéter les classes politiques. «Des régionales en forme d'affront, une popularité au plus bas, une majorité gagnée par un début de fronde (…) Nicolas Sarkozy doit faire face à de multiples fronts. La meilleure des défenses étant souvent l'attaque, on comprend mieux pourquoi, pour l'exécutif, l'après-régionales a commencé avant même la diffusion des - mauvais - résultats, à 20 heures», selon la presse française. La gauche savoure sa victoire et multiplie les appels au «changement de politique». «C'est une victoire sans précédent. Je le dis au président de la République : entendre ce soir les Français, c'est changer profondément de politique», a lancé dimanche soir Martine Aubry, première secrétaire du Parti Socialiste. Ségolène Royal, présidente (PS) de la région Poitou-Charentes, a appelé à ce que «la victoire de la gauche aux élections régionales ne soit pas celle d'un camp mais de tout le pays». «C'est une belle victoire des présidents de gauche à travers toute la France (…) Les régions ont tenu avec autant de force qu'elles le pouvaient leur rôle de rempart contre les effets d'une politique inefficace et injuste, et le vote d'aujourd'hui montre que notre capacité de résistance a été reconnu», souligne la candidate malheureuse aux présidentielles de 2007.

 Daniel Cohn-Bendit, le charismatique député européen d'Europe Écologie, a saisi cette victoire de la Gauche pour insister sur l'organisation de son mouvement politique. «On a eu de beaux succès, on a remis en scelle l'écologie politique mais le fonctionnement n'est pas à la hauteur», a souligné Cohn-Bendit qui vient de lancer un nouvel «appel du 22 mars», après celui de 1968. «J'espère qu'on va faire bouger l'histoire, autant qu'on l'a fait il y a quelques années!», dira-t-il sur les ondes de RTL. L'UMP, parti de la majorité, reconnait sa défaite et assume sa responsabilité par la voix du Premier ministre François Fillon, qui a estimé que la majorité devait «analyser lucidement» les résultats des élections régionales, tout en «gardant le cap fixé par les élections nationales». «J'assume ma part de responsabilité (…) Nous n'avons pas su convaincre. Le rapport de force issus des régionales de 2004 reste globalement inchangé et cela constitue une déception pour la majorité», a-t-il ajouté. Déception certes, changement de ton peut-être, mais pas question de remettre en cause ou en question les réformes. «Les Français ont raison : notre mode de vie est menacé. Mais il n'est pas menacé par les réformes. Il est menacé parce que sans réformes, nous ne pourrons plus le financer», dira le Premier ministre français à la Gauche qui critique la taxe carbone, les mesures et des taxes «qui touchent toujours les mêmes», la réforme territoriale, des retraites…

 François Fillon s'est rendu lundi matin à l'Elysée pour «faire le point» avec le président Sarkozy en prévision d'un remaniement «technique», selon les termes de l'Elysée qui a affirmé qu'une «démission (du Premier ministre) n'est pas à l'ordre du jour». Le remaniement ministériel qui se profile rappelle la situation de 2004, au lendemain d'une défaite de la droite aux régionales. Le Premier ministre d'alors, Jean-Pierre Raffarin, avait décidé de remanier son équipe. La presse française donne, avant le communiqué de la présidence, les noms des probables partants et des probables arrivants. Ainsi Xavier Darcos, sévèrement battu en Aquitaine, devrait céder son poste au ministère du Travail à Eric Woerth lui-même remplacé au Budget par François Baroin, député-maire de Troyes. Rappelons que huit ministres étaient têtes de liste aux élections régionales. Tous ont perdu. Deux jours après le second tour de ces élections, la majorité doit faire face à un autre front, celui des manifestations et des grèves tous azimuts. En effet, salariés du privé et fonctionnaires sont appelés par des syndicats à faire grève et à manifester demain mardi dans toute la France. Ils protestent contre notamment le projet de réforme des retraites et les suppressions d'emploi dans la Fonction publique.




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