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Elections régionales en France



Elections régionales en France
Au second tour des régionales, la gauche et la droite espèrent sauver les meubles et l'extrême droite va engranger des points.Peu importent les résultats du scrutin qui sanctionneront, demain en France, le second tour des élections régionales. Au premier tour, on choisit, et au deuxième, on élimine. Cette formule est mathématiquement juste, mais on pourra y apporter quelques réserves demain soir, car le choc induit au soir du premier tour dimanche dernier ne se refermera pas au second, tant il est porteur d'une réalité sociale et politique qui va bien au-delà des urnes.Les vainqueurs du dépouillement des bulletins et les perdants seront à égalité face à l'idée partagée par un nombre croissant de Français qui jugent les politiciens «tous pareils». Tous pareils, c'est-à-dire interchangeables, jusqu'à déposer dans l'urne le plus normalement du monde une «adhésion» aux thèmes racistes et xénophobes du Front national désormais «dédiabolisé» aux yeux de beaucoup. Une adhésion se justifiant par le fait qu'eux n'ont jamais été au pouvoir !Electeurs de droite et de gauche ne se reconnaissent, en effet, plus dans les chants de sirènes de ces tendances politiques classiques qui ont fait le jeu de l'alternance depuis 1981. Ils n'y croient plus, au point d'être la moitié des inscrits à ne pas se déplacer les jours de vote. L'élection de François Hollande, en 2012, sur un programme de gauche et qui, depuis, met en place un programme libéral de droite, est à ce titre un modèle de ce qu'une majorité de Français considère comme une trahison qui ne valait vraiment pas qu'on perde du temps à aller voter.Quant à la droite, au pouvoir pendant dix ans entre 2002 et 2012, elle n'a jamais réussi à transformer la vie des Français, malgré les promesses que son libéralisme sauverait le pays de la crise et de la paupérisation grandissante. A gauche de la gauche et l'extrême gauche, l'idéologie ne paie plus et ne fait plus rêver. La désindustrialisation croissante de ces trente dernières années a contribué à assécher le réservoir de sympathisants aujourd'hui attirés par le discours national, socialisant et identitaire, de l'extrême droite.La plaie béante est bel et bien làDans ce tableau ainsi brossé, demain soir après 20h, si les ténors de la politique se rengorgeront d'avoir gagné ou d'avoir sauvé les meubles, le paysage dévasté n'aura pas évolué d'un pouce. Si la droite aura maintenu son avance dans des régions, si la gauche ne sera pas si vaincue que ça, si le Front national n'aura pas au second tour le raz-de-marée que le premier tour annonçait, la «blablatologie» politico-médiatique reprendra ses mots-pansements pour dire qu'on l'a échappé belle, mais qu'on a compris la leçon. Malgré le coup de semonce et l'avertissement explicite de l'extrême droite qui menace la République, il est à parier qu'on se contentera d'abord d'une simple analyse du classement que les électeurs auront fait des listes en lice.Selon les dernières analyses d'opinion, la gauche pourrait donc demain soir se maintenir à la tête d'au moins quatre régions, en considérant qu'elle puisse garder la région parisienne (Ile-de-France). La droite pourrait en emporter au moins six ou sept, bien que dans certaines, la lutte sera serrée avec la liste socialiste. Enfin, pour ce qui est du Front national ? le véritable arbitre inquiétant du scrutin ?, il frôle la victoire au Nord-Pas-de-Calais Picardie et Provence-Alpes-Côte d'Azur, mais rien ne dit qu'il ne pas sera battu par les listes de droite, alors que les deux égéries du parti, la présidente Marine Le Pen et sa nièce Marion Le Pen, sont en pole position.Enfin dans le Grand Est, le coup du sort pourrait là aussi être fatal au Front national, grâce à un possible sursaut républicain, en dépit de l'avance du candidat FN, le vice-président Florian Phillipot. Gauche, droite ou extrême-droite, dans l'ordre ou le désordre, peu importe en fait, la plaie béante est bel et bien là et si les politiques menées ne trempent pas leur projet dans le social et la justice, rien n'est garanti à l'avenir, notamment en 2017 pour les élections décisives : la présidentielle et les législatives.




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